Il est nécessaire que l’implantation des IPA corresponde à un besoin local, voire territorial, et à une volonté de l’établissement dans le champ de l’efficience des soins. Le rôle de l’IPA devra nécessairement intégrer le parcours de santé du patient, l’évaluation des pratiques professionnelles et la recherche.

La plupart des professionnels ayant travaillé sur l’implantation de nouvelles pratiques infirmières dans nos systèmes de santé, ont mis en avant plusieurs facteurs indispensables (23). Ainsi, l’arrivée d’une IPA dans une équipe pluridisciplinaire nécessite un temps d’acceptation et un certain degré de confiance. Le soutien de l’ensemble des acteurs de soins est fondamental afin de développer une légitimité et une crédibilité cliniques. Les équipes médicales et les managers permettent cette congruence et sont des facilitateurs à l’implantation (24) (25).

Il semble néanmoins incontournable que les champs de compétences et d’actions de l’IPA soient clairement définis (24) (25) afin que celle-ci puisse travailler de manière optimale. Pour cela, les gestionnaires doivent s’appuyer sur une législation claire et un système de financement qui lui donne toute sa place dans notre système de soin.

Afin de faciliter cette démarche, Bryant-Lukosius et DiCenso (10) ont élaboré une procédure en neuf étapes (cadre PEPPA, figure 3).

      

Figure 3. Cadre PEPPA (10 ; 26).

La direction des soins et le Comité médical d’établissement (CME) doivent donc être partie prenante, la fonction de l’IPA aidant à la promotion de la politique de soins de l’établissement auprès des équipes, avec pour objectif de travailler ensemble en faveur de l’amélioration de la qualité des soins et de la sécurité des patients.

La fonction de pratique avancée est synonyme de complémentarité au sein d’une équipe pluridisciplinaire, dans une unité de soins organisée, structurée dans une hiérarchie institutionnelle. L’IPA est une personne ressource ayant une approche multidimensionnelle des soins. Sa fonction reste ancrée dans l’activité clinique auprès du patient (40 à 60 % de son temps de travail , figure 1). L’IPA travaille en collaboration avec l’ensemble des acteurs de soin et avec les patients, au cœur des démarches de santé. Ses missions devront donc être clairement énoncées afin d’éviter les glissements de tâches et les confusions.


Références :
23. DiCenso A., Bryant-Lukosius D., Martin-Misener R., Donald F., Abelson J., Bourgeault I., et al., “Factors enabling advanced practice nursing role integration in Canada”, Nursing leadership, 2010; 23 Spec no 2010 : 211-38.
24. Kilpatrick K., Lavoie-Tremblay M., Ritchie J.A., Lamothe L., Doran D., “Boundary work and the introduction of acute care nurse practitioners in healthcare teams”..., [corrected] [published erratum appears in Journal of advanced nursing, 2012; 68(7): 1672], Journal of advanced nursing, 2012; 68 (7): 1504-15.
25. Contandriopoulos D., Brousselle A., Dubois C.A., Perroux M., Beaulieu M.D., Brault I., et al., “A process-based framework to guide nurse practitioners integration into primary healthcare teams: results from a logic analysis”, BMC health services research, 2015; 15(1) :1-11.
26. Association des infirmières et infirmiers du Canada, « La pratique infirmière avancée ; un cadre national », 2008. p. 42. Consultable ici : bit.ly/2jClyDh (schéma reproduit avec l’accord des auteurs).

À découvrir

Toutes nos formations pour les professionnels de santé.

- Gestes & soins d'urgence
- Douleurs
- Management
- Droit & éthique
- SST
- Santé mentale & handicap


Télécharger le catalogue
Feuilleter le catalogue