Les étudiants Iade se battent
pour leur grade

Le ministère de l’Enseignement supérieur prétexte la non-signature, à ce jour, des conventions entre les universités, hôpitaux et régions, acteurs de terrain de la réforme, condamnés à s’entendre. Entre les lignes, il s’agit de savoir qui va payer le surcoût engendré par la prise en charge de la nouvelle formation (modules créés et honoraires des universitaires, notamment).

"C'est toute une promotion qui va être sanctionnée"

Depuis la parution de l’arrêté (1) relatif à la formation d'infirmier anesthésiste, la réforme a, pourtant, bien eu lieu dans les écoles. Après 24 mois d’enseignement théorique, 610 heures de travaux dirigés, 58 semaines d’enseignements cliniques et la réalisation d’un travail individuel de recherche, les premiers étudiants arrivent au terme de leur formation. « C’est toute une promotion qui va être sanctionnée, lance le vice-président du Syndicat national des infirmiers anesthésistes (Snia), Bruno Huet. C’est intolérable. Les étudiants, enseignants et professionnels de terrain ont honoré toutes leurs obligations. »

Pour la direction du CHRU de Brest, qui dispense l’une des formations, « c’est normal que les étudiants s’inquiètent. Ils pensaient intégrer l’ancien cursus, changé en juillet 2012, et doivent désormais faire face à l’inconnu, plus dense et plus orienté vers les sciences infirmières doctorales. Tout doit être recalibré, mais ça prend du temps.»

Une mobilisation le 5 juin?

Le 5 mai, l'intersyndicale Iade, dont le SNIA, a interpellé le ministre de l'Enseignement supérieur, Benoît Hamon, et la ministre de la Santé, Marisol Touraine, via une lettre réclamant la publication effective des textes attribuant le grade de Master au diplôme. Leur courrier est resté sans réponse. Les syndicats de la profession et collectifs étudiants pourraient appeler en bloc à la mobilisation, le 5 juin.

Carole Tymen

1- Diplôme d'État d'Infirmier Anesthésiste, Arrêté n°0175, du 23 juillet 2012