Fotolia temps de travail

05/06/2015

AP-HP : Martin Hirsch avance enfin ses propositions, d’emblée rejetées

Le directeur général propose aux syndicats de limiter à 7h30 la journée de travail des soignants, donc à 15 le nombre de RTT. En contrepartie, il s’engage sur une amélioration des conditions de travail. Une première réunion avec les syndicats se tient ce vendredi 5 juin.

Après trois semaines de conflit social autour du temps de travail, le directeur général de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), Martin Hirsch, a enfin avancé des propositions concrètes, dans un courrier adressé aux organisations syndicales, mardi 4 juin. Il détaille un « premier cadre prévisionnel » de négociations en 9 points. Il prévoit un « fonctionnement en équipe de jour et en équipe de nuit », c’est-à-dire en « grande équipe », dans lesquelles les personnels de jour peuvent travailler alternativement le matin ou l’après-midi. Le directeur général propose la fin des journées en 7h36 et 7h50, au profit des horaires en 7h30, 8h45, 9h ou 10h. La journée de 7 heures n’est pas retenue comme « cadre de référence ». Le directeur général indique que les journées en 7h30 ouvrent un droit à 15 jours de RTT, au lieu de 18 aujourd’hui. Quand aux cadres au forfait, ils verraient le nombre de leurs RTT réduit à 20 jours.

Les transmissions d’abord

Ce « cadre » de discussion prévoit quelques garanties pour le personnel. L’organisation des transmissions devrait être « traitée » avant toute mise en place des nouvelles organisations. Deux jours de repos consécutifs seraient garantis pour couper les « grandes semaines » de travail. Quand aux temps de repas, ils resteraient considérés comme du temps de travail, mais seulement « pour les personnels des services de soins ». Les personnels techniques et administratifs devaient donc y renoncer.

Martin Hirsch propose que ces nouvelles organisations soient testées par un comité de suivi, piloté par l’Agence nationale de l’amélioration des conditions de travail. Le directeur général veut également s’assurer avec les syndicats « que la réforme proposée, qui vise l’amélioration de la prise en charge des patients, avec un retour en faveur des personnels de l’AP-HP, est équilibrée ». Au cœur de cet équilibre, il y a selon lui « le maintien de l’emploi au lit du malade et la poursuite de la déprécarisation ».

Mobilisation le 11 juin

Les syndicats ont très mal accueilli ces nouvelles propositions. La CFDT refuse même de participer à la première réunion de négociations, ce vendredi matin : « Nos militants locaux sont extrêmement mécontents, ils refusent ce cadre de discussion. Nous ne voulons discuter qu’à partir du protocole d’accord de 2002 », explique Abdel Abdoun, permanent du syndicat. Quand à la CGT et Sud, majoritaires, ils vont se présenter à la réunion avec un tout autre ordre du jour : « le respect des organisations actuelles de travail » ou encore « l’arrêt immédiat de l’imposition du schéma horaire en 7h30 ». La discussion devrait donc tourner court.

Une grande mobilisation est annoncée jeudi 11 juin. Le cortège devrait se porter vers l'Élysée.

Caroline Coq-Chodorge

Les dernières réactions

  • 05/06/2015 à 11:26
    ingoodfaith75
    alerter
    Pour in fo

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