Picto Idel

10/06/2015

Permanence des soins: les infirmières à la rescousse

Le rapport de la mission d’information parlementaire sur l’organisation de la permanence des soins ambulatoire fait la part belle aux infirmières, auxquelles elle consacre deux des seize recommandations.

Depuis 2002, le dispositif de permanence des soins ambulatoires (PDSA) souffre d’une ambiguïté qui s’avère être son talon d’Achille, pointe la rapporteure à la commission des Affaires sociales de l’Assemblée nationale : obligation collective, la PDSA repose sur le volontariat individuel des médecins généralistes… qui ne cesse de s’éroder (1). Mais en vertu d’un engagement présidentiel, ajoute aussitôt Catherine Lemorton, « il n’y aura, en tout cas jusqu’en 2017, pas d’obligation pour les médecins » d’y participer.

Prescriptions encadrées

Parmi les solutions pour maintenir un maillage territorial de ressources médicales hors urgences de 20h à 8h en semaine, le dimanche ou les jours fériés, le développement des maisons médicales de garde (MMG) tient la corde, sous réserve que leur lieu d’implantation soit mûrement réfléchi, insiste la mission. Afin de faciliter le fonctionnement des MMG, elle plébiscite les délégations de tâches entre médecins et IDE : au menu, « prescriptions encadrées », « recueil des premiers éléments cliniques » et « réalisation de certains actes techniques pour faciliter le travail de diagnostic du médecin ». Cette évolution devrait se traduire «par la création d’un cursus complémentaire pour obtenir la qualification d’infirmier clinicien», en s’inspirant de la création de la fonction en cancérologie dans le cadre du Plan cancer 2014-2019, plaide la mission. Et de citer en exemples à multiplier les masters de sciences cliniques infirmières des universités d’Aix-Marseille ou de Versailles-Saint-Quentin. Reste cependant à lever « les freins puissants des médecins », admet la députée socialiste.

Le rapport précise par ailleurs que, lors de son audition, la ministre de la Santé Marisol Touraine a indiqué à la mission avoir saisi la Haute Autorité de santé pour obtenir des recommandations de bonnes pratiques sur l’intervention des IDE seules en situation d’urgences : infirmiers de sapeurs-pompiers ou IDE en Ehpad, notamment aux heures de permanence des soins.

En HAD, une IDE référente

La mission préconise aussi de rendre obligatoire, sous peine de sanction, la désignation pour l’HAD d’« un infirmier de référence qui soit joignable en permanence », à l’appui d’« un réseau d’infirmiers en mesure d’intervenir en-dehors des heures ouvrables tout en ayant accès à une fiche synthétique résumant le dossier médical de l’intéressé ». L’HAD fait peser beaucoup de responsabilités sur les aidants familiaux ou sur le personnel des établissements car les structures ne disposent pas toujours du personnel suffisant pour garantir la continuité des soins, observe la mission, même en Ehpad où un infirmier est censé être joignable 24h sur 24 (2). Au-delà du cas de l’HAD, pour l’ancienne ministre Michèle Delaunay, « la mutualisation des infirmières de nuit entre Ehpad devrait être obligatoire ».

Cécile Almendros



1 – En 2013, le taux de généralistes volontaires n’était supérieur à 60% que dans les deux tiers des départements, contre 85% en 2005, ce qui conduit mécaniquement à la baisse du nombre de secteurs de garde et à l’extension de chacun d’eux.
2 - Circulaire de la DGOS du 18 mars 2013.

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