Marisol Touraine lors d'une conférence de presse dédiée aux sages-femmes le 22 juin dernier.
© Olivier Clément/Cocktail santé
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Alors que la profession infirmière déplore cinq suicides depuis le début du mois de juin, l'indignation soulevée par l'apparent silence de Marisol Touraine nous a conduit à saisir son cabinet pour avoir une explication. Réponse de la ministre, qui promet de nouvelles mesures de prévention des risques psychosociaux à l'automne.
« Profondément attristée d'apprendre le décès par suicide de plusieurs infirmiers au cours des dernières semaines», la ministre de la Santé et des Affaires sociales a exprimé « à leurs collègues et amis, ainsi qu'aux communautés hospitalières concernées » son « soutien » et sa « solidarité », affirme-t-elle. « Je me suis également assurée qu'un accompagnement approprié était proposé à ceux qui en exprimaient le besoin dans ces circonstances exceptionnelles et j'ai tenu à ce que tout soit entrepris pour mieux comprendre les raisons de ces actes dramatiques, car tout suicide est évidemment une situation particulière, complexe et multifactorielle par nature. Ces investigations sont aujourd'hui en cours et je tirerai tous les enseignements possibles de ces événements dramatiques. »
Marisol Touraine explique par ailleurs son silence public sur ces drames. « J'estime que le respect des proches comme la recherche de la vérité imposent de la réserve et de la retenue, incompatibles avec une communication de l'instant. »
« Sans conclure à ce stade sur les raisons qui ont malheureusement amené ces personnes à commettre l'irréparable», la ministre de la Santé reconnaît qu'il faut « à l'évidence amplifier les efforts » en matière de prévention des risques psycho-sociaux, une thématique « trop longtemps sous-estimée au sein des établissements ». Marisol Touraine annoncera à l'automne « une série de nouvelles mesures, qui s'appuieront notamment sur les travaux actuellement menés par l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) ».
La ministre tient toutefois à rappeler « le travail de fond » engagé depuis 2012 : l'inscription de la prévention des risques psycho-sociaux comme action de formation prioritaire pour les établissements ; le lancement d'un appel à projets en partenariat avec l'Agence nationale d'amélioration des conditions de travail (Anact), permettant de récompenser à hauteur d'un million d'euros par an les meilleures initiatives en la matière (1) ; le lancement d'une grande enquête fin 2015 ; l'obligation de formation à la gestion des risques psychosociaux faite aux membres des comités d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT). « La loi de santé de janvier 2016 prévoit également que les conférences territoriales de dialogue social prévues dans le cadre des groupements hospitaliers de territoire (GHT) seront amenées à se pencher sur les organisations et les conditions de travail », ajoute la ministre. Une nécessité dans le cadre des mutualisations à venir...
Aveline Marques
1- Dix projets ont été sélectionnés fin 2012 pour être financés à hauteur de trois millions d'euros sur trois ans.
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