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ENQUÊTE
L’Institut pour la démocratie en santé a dévoilé le 3 janvier les premiers résultats d’une enquête menée au sein des facultés de médecine et des instituts de formation en soins infirmiers sur la formation des professionnels de santé, notamment sur la place accordée aux patients formateurs.
Les premiers résultats d’une enquête conduite par l’Institut pour la démocratie en santé (IPDS) (1), avec le soutien du Comité d'entente des formations infirmières et cadres (Cefiec) et de la conférence des doyens des facultés de médecine, ont été dévoilés par Mélanie Heard, déléguée générale de l’IPDS début janvier. L’enquête, réalisée auprès des équipes dirigeantes et enseignantes des URF de médecine et des Instituts de formation en soins infirmieres (Ifsi) sur leurs pratiques, a vu la participation de 150 Ifsi sur 330 et 10 UFR de médecine sur 35. « Une énorme satisfaction », rapporte Mélanie Heard. En ciblant une dizaine de compétences cliniques, le questionnaire avait pour objectif « de faire parler les enseignants sur leurs pratiques pédagogiques innovantes et mettre en valeur les expériences qui donnent la parole aux patients », a-t-elle expliqué dans un communiqué de presse.
« Ce qui ressort à l'heure actuelle de cette enquête, c'est que, si l'on peut constater un certain “mieux” concernant l'apprentissage de certaines compétences type dispositifs d'annonce, ainsi que des efforts faits, notamment en matière d'explications données aux patients concernant leur pathologie et leur traitement, d'autres compétences sont par contre peu travaillées, notamment celles relatives aux représentations sociales et religieuses de la maladie », a ajouté Mélanie Heard. Autre conclusion : « Les formations médicales et paramédicales ne peuvent plus relever d'une simple logique de transmission des savoirs. C'est de l'apprentissage d'un savoir-être qu'il s'agit, ce qui nécessite des techniques pédagogiques repensées. »
Des dispositifs innovations
Différents dispositifs de formation particulièrement intéressants ont par ailleurs été repérés grâce à l’enquête notamment des « expérimentations d'intervention de patients en tant que formateurs ». Même si c’est encore peu développé (2), « cette tendance à aller vers une réelle intégration des patients en tant que membres de l'équipe enseignante est néanmoins marquée », rapporte Mélanie Heard avant de préciser que « le souci d'aller vers la transmission d'un savoir-être était particulièrement marqué en Ifsi, mais les modalités innovantes en la matière [sont] paradoxalement moins abouties [qu'en faculté de médecine] ». Les résultats définitifs de cette enquête seront présentés dans le rapport exploratoire que le groupe de travail devrait rendre public mi-février.
Laure Martin
1. L’IPDS a été créé en mai 2015 par la Fédération hospitalière de France (FHF), l'Ecole des hautes études en santé publique (EHESP) et le Collectif interassociatif sur la santé (Ciss), afin de développer l'implication des citoyens et usagers dans la définition des politiques publiques.
2. La Faculté de médecine générale de Paris XIII comptait des « patients enseignants rémunérés en tant que vacataires »