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Sept syndicats appellent à une journée de grève nationale et de mobilisation dans les établissements accueillant des personnes âgées, le 30 janvier prochain. Objectif : obtenir de meilleurs ratios personnels/patient et une réforme du mode de financement de ce secteur
Mise à jour : la Coordination nationale infirmière (CNI) a rejoint le mouvement.
Suite à l’appel à la grève lancé par Force Ouvrière pour une mobilisation dans tous les Ehpad le mardi 30 janvier, six centrales syndicales, notamment la CGT, CFDT, CFTC, UNSA, CGC et Sud, se sont associées à ce mot d’ordre afin que le plus grand nombre de personnels travaillant dans ces établissements, tous statuts et métiers confondus, se mobilisent en faveur de l’arrêt de travail. Un mouvement également soutenu par l’association des directeurs au service des personnes âgées (AD-PA) et neuf organisations de retraités.
Les revendications, elles, concernent prioritairement le recrutement en urgence de personnels qualifiés, aides-soignants, agents des services hospitaliers qualifiés (ASHQ), infirmières, afin que le ratio personnel patient augmente sérieusement. « Le ratio personnel/patient est actuellement de 0,5 à 0,6 en France alors qu’il est de 1,2 en Allemagne ! », s’indignent les militants de la CGT, qui réclament un ratio d’un soignant pour un résident.
Comment se déroule un début de journée en Ehpad ? « En moins de 15 minutes, il faut lever un résident, lui faire une toilette sommaire (minutée et limitée à 8 minutes selon les consignes de certains établissements), l’habiller, lui faire prendre son petit-déjeuner et ses médicaments, refaire le lit et, ensuite, passer à un autre résident… Ce qui veut dire qu’il n’y a pas de temps pour parler avec le résident, le rassurer… », résume la Fédération CGT Santé et Action sociale.
Outre une meilleure reconnaissance des qualifications des salariés et une revalorisation salariale de l’ensemble des personnels, les organisations demandent une réforme du mode de financement de ce secteur, l’abrogation de la réforme de la tarification des Ehpad lancée au 1er janvier 2017 et l’« arrêt des baisses de dotations induites par la convergence tarifaire » . « Car la réforme de la tarification introduite par la loi Vieillissement dite “ASV” va se traduire par des suppressions massives de postes, souligne Thierry Amouroux secrétaire général du Syndicat professionnels des infirmiers (SNPI CFE-CGC).
Mi-octobre 2017, cinq syndicats et l’AD-PA avaient écrit à Emmanuel Macron pour l’alerter sur le malaise ressenti par les salariés du secteur, suivi d’un deuxième courrier le 7 décembre. Ces mêmes organisations s’indignent désormais que le président de la République « refuse de recevoir une délégation » de leurs organisations.
Sandra Mignot