© D. R.
Prenez quelques grammes de vie, ajoutez une cuillerée de portraits et une pincée de tournée. C’est la recette de La Petite infirmière dans la prairie, l’excellent blog de cette Idel, qui arpente la campagne. Ce mois-ci, elle nous emmène avec elle en tournée, un jour bien particulier : le 1er janvier...
Comme chacun le sait, le premier jour de l’année est le jour des bonnes résolutions. Pourtant, que celui qui ne s’est pas écrié, dès le 2 janvier, « Fuck les bonnes résolutions ! » me jette la première seringue ! En ce 1er janvier, il était certes un poil tôt et je m’étais, Saint-Sylvestre oblige, couchée un poil tard mais je débutai ma tournée avec le sourire. Je rêvassai dans ma voiture en réfléchissant à ces fameuses bonnes résolutions que j’allais pouvoir mettre en œuvre : arrêter de jurer au volant ; conduire moins vite ; profiter de chaque moment sans penser à la suite (la résolution “cliché” mais ô combien indispensable !). Perdue dans mes pensées, je m’apprêtai à tourner à gauche lorsqu’une voiture me doubla à vive allure.
– « P… de m… ! »
De bon matin, j’avais failli emboutir ma « Batmobile ». Je me suis dit que j’avais évité de justesse une catastrophe (et une visite prématurée chez mon garagiste !) et je me suis garée devant le domicile du premier patient de ce premier jour de l’année, encore toute perturbée par mes « aventures bolidesques » ! Pourtant, je retrouvai immédiatement le sourire car le « bonne année » lancé par le monsieur de sa voix de stentor et le salon encore imprégné de la fête de la veille étaient comme une bouffée d’oxygène. J’avais emporté avec moi un petit présent pour chaque patient. Le monsieur me remercia chaleureusement et je continuai ma distribution de soins, de cadeaux et de bises tout au long de mon parcours.
La tournée du 1er janvier était toujours un peu particulière, comme hors du temps. Certains recevaient de la famille, d’autres étaient partis réveillonner chez des amis et s’étaient couchés tard, d’autres encore restaient seuls. Je discutai un peu plus qu’à l’accoutumée, acceptai un café ou un chocolat. En milieu de matinée, Nouvel An ou pas, j’avais encore une longue liste de visites, alors j’ai appuyé un peu plus sur l’accélérateur pour ne pas être en retard.
À la fin de la tournée, je réalisai que j’avais déjà “grillé” deux bonnes résolutions : ne pas jurer et conduire moins vite… En revanche, en ce premier jour de l’année, j’avais réussi à profiter de chacun sans penser à la suite et même si cela ne devait durer qu’une journée, c’était déjà pas mal !
Retrouvez les précédentes aventures de La Petite Infirmière dans la prairie :
“Des maux sur les mots”, sur les modalités d'annonce d'un cancer à un patient ;
“La tournée de tous les dangers”, quand la tournée a tout d'un chemin semé d'embûches face au chrono ;
“Joue-la comme Elvis”, où elle délivre sa recette pour se redonner un coup de boost ;
“Dans l'intimité d'une vie”, où elle narre les derniers instants d'un patient ;
“Le dieu des infirmières en détresse”, sur celui qu'on invoque lorsque la prise de sang s'avère difficile.
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