Les victimes d'accident d'exposition au sang

DÉFINITION

Les accidents concernent des blessures accidentelles des personnels de santé à risque de transmission du VIH, et d'autres situations d'exposition de caractère accidentel non professionnel ou de caractère privé (risque sexuel). Dans les pratiques professionnelles, il existe un risque de contamination après toute effraction cutanée (piqûre, blessure, coupure) par un matériel souillé par des produits biologiques contaminés par le VIH ou après projection sur peau lésée ou muqueuse de ces mêmes produits.

Risques prouvés : sang, sérum, liquide biologique contenant du sang.

Risques théoriques possibles, mais absence de cas prouvé : liquide pleural, ascitique, synovial, péricardique, LCR, sécrétions génitales, liquides amniotiques et suintement de plaie.

Absence de risques :

- urine ;

- selles ;

- salive ;

- sécrétion nasale, crachat ;

- sueur, larmes ;

- vomissure sans sang.

La morsure est une voie possible de contamination pour le VIH.

Seul le sang est responsable de cas prouvés de contamination professionnelle.

CONDUITE À TENIR

Accident.

- Ne pas faire saigner le point de piqûre, de coupure ;

- Laver immédiatement à l'eau et au savon ;

- Rincer, désinfecter et faire tremper plus de cinq minutes dans :

- de l'eau de javel diluée à 1/10e (ou 1/40e) > 5 mm ;

- du Dakin® récent ;

- de l'alcool à 70° ;

- un produit adapté aux muqueuses (Bétadine®, Hextril®) après un rinçage à grande eau.

Pour les yeux : lavage au sérum physiologique ou à l'eau, puis Biocidan® collyre.

AES professionnel, AES privé.

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PROCÉDURES ADMINISTRATIVES

Accident de travail (personnel AP-HP). Dans le service : auprès de la surveillante, sur le cahier d'infirmière.

Dans le service référent : après examen médical des circonstances, établissement du certificat médical.

Accident de travail (personnel hors AP-HP). Idem à l'AP-HP + démarche administrative propre au service référent où l'accident sera suivi.

Déclaration :

- à la CPAM de rattachement avec le certificat initial ;

- à la médecine du travail dont dépend l'employeur ;

- prise en charge par l'employeur qui délivre le triptyque sur lequel le service référent codifiera les actes médicaux et paramédicaux pharmaceutiques.

À la fin du suivi de l'accident du travail, l'établissement établit un certificat final dans tous les cas.

Préservatifs et pas de grossesse si risque possible.

AES.

- Prise en charge dans le service référent de l'hôpital le plus proche ou les urgences (24 h/24) ;

- Après examen médical, décision de traitement ou non ;

- Dans tous les cas, facturation à l'assuré qui peut bénéficier d'une sérologie (VIH), prise en charge à 100 % par la Sécurité sociale.

Lors de la mise sous traitement, la délivrance du traitement se fait à la pharmacie centrale de l'hôpital qui délivre un mois de traitement antirétroviral pris en charge également à 100 % par la Sécurité sociale.

Si l'affiliation à la Sécurité sociale est inexistante, la situation est à évaluer avec l'assistant social du service.

Dépistage. Toute personne peut se faire dépister dans les centres de dépistage anonyme et gratuit (CDAG).

CONCLUSION

Prévention-éducation dans le cadre professionnel :

- port de gants ;

- ne pas recapuchonner les aiguilles ;

- être responsable de ses déchets ;

- transport des prélèvements ;

- container à disposition ;

- port de masque, lunettes (bloc adapté aux pratiques du service) ;

- matériel rétractable ;

- orthèse.

Dans le cadre privé (risque sexuel ou toxicomanie intraveineuse) :

- utilisation de préservatif lors de conduite à risque ;

- information par voie d'affichage ;

- intervention de professionnels dans les lycées et collèges ;

- formation des professionnels de santé (Ifsi, auxiliaire de puériculture...).