LA FNI VOIT LOIN…

Philippe Tisserand, président de la FNI, a exposé la vision ambitieuse de son syndicat lors d’une conférence de presse donnée à Paris le 5 septembre dernier. Exposée dans un livre blanc, Horizon 2030, un document de 166 pages, cette vision attribue un rôle incontournable aux Idel dans les soins infirmiers ambulatoires et fait quelques suggestions pour les politiques futures et actuelles.

Au cœur de ses propositions : créer un nouveau statut d’infirmière référente, inscrit dans la loi et rémunéré en conséquence, qui viendrait asseoir le rôle des infirmières libérales auprès des familles, au même titre que celui du médecin référent ou du pharmacien. Ces « infirmières de famille », notion empruntée au programme « santé 21 » de l’OMS, verraient leurs attributions consolidées dans différents domaines. Rôle d’éducation thérapeutique (ETP) auprès des patients souffrant de maladies chroniques ; rôle d’accompagnatrice-coordinatrice auprès des personnes dépendantes, ou encore, rôle de conseillère de santé. S’y ajouterait le recueil d’informations sur l’état de santé des patients, grâce à la mise en place d’un dossier infirmier généralisé. Ce dernier deviendrait le pivot du DMP, permettant le suivi de patients chroniques dans « leur parcours ville-hôpital-ville ». Car, pour la FNI, c’est une évidence, l’hospitalisation à domicile sera, à terme, assumée par les Idel, pas par les hospitalières… Pour des raisons de coûts notamment.

Philippe Tisserand fait cavalier seul, il ne s’en cache pas. Parmi ses revendications : le niveau Master pour les Idel. Elles le mériteraient plus que les infirmières hospitalières, car leur exercice « solitaire » leur conférerait, de fait, une pratique d’infirmière clinicienne ou praticienne.