L'infirmière Magazine n° 392 du 01/04/2018

 

ÉGALITÉ FEMMES-HOMMES

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FOCUS

Laure Martin  

Engagé dans la promotion de la parité et la lutte contre le harcèlement, le CHU de Toulouse met en place, en avril, une cellule de prévention. Un dispositif d’accompagnement.

L’initiative du groupe de travail « gouvernance et parité », créé en novembre 2017, revient à Anne Ferrer, directrice générale adjointe du CHU de Toulouse, et Marie-Christine Turnin, vice-présidente de la commission médicale d’établissement. « Il rassemble une dizaine de femmes médecins, cadres et directrices de l’hôpital, détaille Ornella Bruxelles, directrice adjointe des ressources humaines. L’objectif est d’engager des réflexions sur l’égalité femmes-hommes. » Le groupe de travail a ainsi proposé la création d’une cellule de prévention et de lutte contre le harcèlement et les discriminations.

Jusqu’alors, les signalements étaient adressés et traités individuellement par les directions des ressources humaines, des soins et des affaires médicales, ainsi que la cellule des affaires juridiques et les services de santé et de psychologie du travail. Désormais, « avec la cellule, l’objectif est d’offrir un traitement coordonné et pluridisciplinaire », explique la DRH adjointe. Avec notamment un guichet unique de signalement et des adresses postale et électronique, mais aussi la possibilité de se présenter directement auprès de la référente de la cellule.

« Un dispositif d’écoute et de médiation sera mis en place, explique Ornella Bruxelles. La “victime” pourra être entendue par le psychologue ou le médecin du travail, ou par un juriste. » Et, si nécessaire, la cellule pourra enclencher un premier niveau d’instruction du signalement, entreprendre une enquête administrative et prendre des mesures de protection ou des sanctions disciplinaires. Une démarche de sensibilisation, d’information et de formation autour de la thématique du harcèlement auprès du personnel est également prévue.

Un contexte lourd de sens

La proposition de création de cette cellule a eu lieu en même temps que l’affaire Weinstein. « Nous avions déjà eu des signalements de harcèlement mais, avec cette affaire, leur nombre a augmenté, assure Ornella Bruxelles. Il faut communiquer sur cette question car ils ne relèvent pas tous forcément de harcèlement, au sens juridique du terme. Mais nous devons protéger et accompagner les personnes qui se sentent victimes. »

Au même moment, le syndicat Sud a transmis une proposition de charte contre le harcèlement sexuel et moral. Il a aussi soutenu l’action d’un collectif d’internes toulousains qui demandait le retrait d’une fresque sur les murs de l’internat représentant des femmes dans des positions suggestives et qui n’est, à ce jour (le 12 mars, NDLR), toujours pas retirée.