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Au croisement d'un besoin privé et d'une politique publique, l'histoire de l'hygiène est fortement liée à celle de la maîtrise de l'eau, puis à cette révolution biologique qu'a été la découverte des micro-organismes. Ce guide propose un panel exhaustif en matière de risque infectieux. Histoire de balayer les idées reçues et de nous débarrasser des mauvaises pratiques.
Éd. Lamarre : Comment est né le projet de ce livre et quelle a été la spécificité de votre approche pour traiter ce vaste sujet ?
David Bernier : Suite à la rédaction de mon mémoire de DU, « Prévention des infections associées aux soins sur le quotidien soignant et l’observance des précautions standard », l’envie d’écrire plus longuement et d’explorer totalement ce sujet sur un versant pratique m'a traversé. J’ai alors pris contact avec les éditions Lamarre, dont la réputation et le professionnalisme m’ont rapidement convaincu d’entamer une collaboration. J’avais envie de traiter le sujet largement en le rendant à la fois accessible et pratique pour une infirmière hygiéniste, par exemple.
Quels sont les progrès majeurs qui restent aujourd’hui à accomplir, notamment en termes d’hygiène hospitalière ?
Les progrès sur les dernières décennies ont été considérables. Imaginez bien qu’au début du XXe siècle, l’état des hôpitaux était préoccupant. Si bien qu’en 1900, Baron, directeur de l’hôpital Cochin, offrait au personnel un sou pour chaque rat capturé ! S’adapter à de nouvelles formes de germes sera assurément le combat du siècle en cours, notamment à la vue des flux migratoires beaucoup plus importants qu’auparavant. Le coût de cette non-qualité sera aussi un versant à explorer pour inciter l’État à donner plus de moyens. Il faudra trouver de nouveaux biais de sensibilisation auprès des soignants afin de les impliquer davantage. Des moyens plus ludiques avec toujours plus de fond : ne plus se cantonner à rabâcher simplement qu’il ne faut pas de bagues, etc. mais englober tout cela dans une démarche de prévention du risque infectieux afin de niveler l’ensemble par le haut. Enfin, impliquer toujours plus les patients et leur entourage dans leur prise en charge.
Quelles sont les bonnes pratiques à acquérir en vue d’accroître la sécurité des patients et des personnels soignants ?
Celles de base avant tout ! Insister grandement dans les instituts de formation auprès des futurs soignants. Le rôle du personnel encadrant, quel qu'il soit, est primordial : l’exemple est constamment une source d’inspiration. Toujours susciter la curiosité des soignants, leur faire aimer l’hygiène avant tout pour le patient. Impliquer tout un chacun dans ses pratiques quotidiennes et tendre vers l’excellence, avec en ligne de mire, la sécurité des patients.
Propos recueillis par : Jérémie Salinger des éditions Lamarre