« Les pratiques non pharmacologiques permettent de répondre rapidement à la problématique douloureuse du patient » | Espace Infirmier
 

31/03/2022

« Les pratiques non pharmacologiques permettent de répondre rapidement à la problématique douloureuse du patient »

Nombre de pratiques peuvent soulager les douleurs autrement que par la prise de médicaments. Tel est le thème de « Pratiques non pharmacologiques pour soulager la douleur », des autrices Pascale Wanquet-Thibault et Nathalie Fournival.

Éditions Lamarre : Pouvez-vous nous expliquer en quoi consistent les pratiques non pharmacologiques de prise en charge de la douleur, et quelles sont les nouveautés développées ces dernières années dans ce domaine ?

Les pratiques non pharmacologiques de prise en charge de la douleur sont toutes les pratiques (techniques, moyens) qui permettent de soulager le patient autrement que par la prise d’antalgiques et/ou de co-antalgiques. Ceci ne veut pas dire qu’il n’est pas fait recours aux médicaments, mais, en parallèle, ces pratiques permettent d’apprendre à diminuer l’anxiété et le stress, ce qui a pour effet de diminuer la perception de la douleur. Pour le dire autrement : elles augmentent le seuil de tolérance à la douleur, permettant une meilleure gestion de l’usage des médicaments.
Ces pratiques sont de plus en plus connues des professionnels de santé, plus utilisées. Ces dernières années, des nouveautés ont été apportées grâce au développement de la recherche sur les soins réalisés par les auxiliaires médicaux, notamment la recherche infirmière financée par le ministère depuis 2010. Les programmes de recherche PHRIP (Programme hospitalier de recherche infirmière et paramédicale) ont pour objectif de soutenir cette recherche et d’apporter des éléments de preuve probants de l’efficacité des pratiques non pharmacologiques, entre autres. Ces travaux de recherche ont permis par exemple d’introduire désormais l’aromathérapie ou la respiration en tant que pratiques à part entière.

Quel intérêt les soignants ont-ils à les utiliser ?

Pascale Wanquet-Thibault : Les intérêts pour les soignants sont multiples. Tout d’abord, cela leur permet de répondre rapidement à la problématique douloureuse du patient, ce qui a un effet immédiat sur la relation soignant/soigné. Cela les rend également autonomes, plus indépendants de la prescription médicale, ce qui a pour effet de valoriser leur posture de soignant. Enfin, l’utilisation de ces moyens et la communication qui les accompagne ont des effets directs sur les soignants, qui en tirent des bénéfices pour eux-mêmes, et sont donc plus calmes, moins stressés, plus efficaces.

Nathalie Fournival : De nombreuses pratiques non pharmacologiques de prévention et traitement de la douleur sont accessibles aux soignants. Elles sont, pour la plupart, applicables directement, sans formation spécifique. Les soignants, notamment les personnels infirmiers et leurs collaborateurs, aides-soignants et auxiliaires de puériculture, peuvent ainsi mutualiser leurs compétences pour apporter une réponse thérapeutique autre que médicamenteuse et ainsi développer leur rôle autonome dans le champ de la prévention et de la prise en charge de la douleur.

Qu’est-ce qui, dans votre parcours, vous a amenées à vous y intéresser ?

P. W.-T. : D’une part, une utilisation personnelle de certains moyens, ainsi que ma très longue pratique auprès d’enfants malades dans mon parcours d’infirmière, puis de puéricultrice et de cadre. Cette expertise m’a amenée ensuite à assurer la fonction de cadre supérieure de santé au Centre national de lutte contre la douleur lors de sa création. En 2003, les objectifs prioritaires de ce centre étaient en lien avec le programme national de lutte contre la douleur 2002-2005 qui était orienté en partie vers le développement des moyens non pharmacologiques de prévention et traitement de la douleur.

N. F. : Mon activité professionnelle d’infirmière m’a conduite à m’intéresser à la prise en charge de la douleur. J’ai ainsi exercé la fonction d’infirmière ressource douleur. J’ai accompagné des patients et patientes ayant des douleurs chroniques, des douleurs en fin de vie ou ayant besoin d’actes et soins potentiellement douloureux. J’ai suivi le Diplôme universitaire de thérapie cognitive et comportementale de la douleur chronique et appliqué les méthodes et techniques non pharmacologiques.

Propos recueillis par les Éditions Lamarre

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