Les infirmières scolaires défendent leurs missions | Espace Infirmier
 

23/05/2014

Les infirmières scolaires défendent leurs missions

Quelque 800 soignantes ont manifesté, hier, devant le ministère de l'Éducation nationale, à Paris, pour préserver leur rôle d'accueil et d'écoute des élèves, mis à mal par une conception interministérielle de la santé à l'école.

Les soignantes ont demandé le retrait de la mission interministérielle santé/social/éducation (Misse), envisagée par le Gouvernement pour piloter la politique de santé à l’école. « Nous ne voulons pas que nos missions au service de l’élève, de son écoute et de son bien-être à l’école disparaissent derrière des objectifs de santé publique », explique Brigitte Accart, secrétaire générale du Syndicat national des infirmières éducatrices en santé (Snies-Unsa).

"De plus en plus d'épidémiologie"

Fortes de quelque 15 millions de passages spontanés d’élèves chaque année dans leurs infirmeries, ces professionnelles voient mal comment elles pourraient continuer à assurer leur mission initiale et s’inscrire dans les exigences de santé publique, pilotées par les agences régionales de santé. « Déjà, les ARS nous demandent de plus en plus de faire de l’épidémiologie et de nous transformer en statisticiennes sur les questions de vaccination ou d’obésité, note Béatrice Gaultier, secrétaire générale du Syndicat national des infirmiers conseillers de santé (Snics). Nous voulons rester exclusivement au sein de l’Éducation nationale. »

Dès le début de matinée, pourtant, la parution d’une circulaire de rentrée semblait avoir définitivement réglé le compte de la Misse, puisque le texte ne reprenait pas la création de ce dispositif. « Nous nous mobilisons depuis des mois, lors des groupes de travail et via des courriers collectifs signés par les trois syndicats Snics, Snies-Unsa et FO, explique Brigitte Accart. Cela a fini par porter ses fruits. »

Une gouvernance critiquée

« Il nous reste à faire une lecture plus fine de cette circulaire, et à voir ce qui sera retenu dans la future loi de santé publique, a alerté Béatrice Gaultier. Nous avons obtenu que la Direction générale de l’enseignement scolaire (Dgesco) soit en charge du pilotage de la gouvernance et de l’évaluation de la politique de santé scolaire. Mais, il reste des formulations ambiguës, qui évoquent un partenariat avec les “autres départements ministériels concernés”… »

Les infirmières scolaires avaient déjà manifesté avec succès en novembre 2012 contre un pilotage interministériel. La menace plane toujours : deux rapports (l’un de la députée Pinville, en 2011, et l’autre émanant du Haut conseil de la santé publique, en 2013) ont largement critiqué la gouvernance et la coordination des acteurs de la santé à l’école… « Mais, ce n’est pas en multipliant les donneurs d’ordre que cela ira mieux », lance Brigitte Accart.

Texte et photo: Sandra Mignot

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