Plusieurs plans personnalisés de santé (PPS) ont été signés depuis l'été dans cette région, où est expérimenté le parcours de santé des personnes âgées en risque de perte d’autonomie (Paerpa). Gisèle Gravier-Bujeau, infirmière libérale à Loches (Indre-et-Loire), a participé à la finalisation d’une dizaine d’entre eux.
Le dispositif Paerpa, lancé en septembre 2013 pour prévenir ou ralentir la perte d'autonomie d'une personne, n'est pas encore complètement en place dans les trois territoires de la région Centre choisis pour mener les premières expérimentations (l’arrondissement de Loches, les cantons d’Amboise et Bléré et les communes de Truyes et Cormery). Même si les formulaires de référence vont probablement encore évoluer, certains professionnels de santé, comme Gisèle Gravier-Jubeau, infirmière libérale, se sont déjà attelés à la tâche. Depuis l’été, cette dernière a participé à l'élaboration de dix PPS, dont quatre initiés par elle.
Grille de repérage
Avec un médecin du pôle de santé local, qui a travaillé comme elle sur le projet, elle s’est rendue au domicile de patients considérés en « risque de perte d'autonomie ». « La grille de repérage est très large », souligne l'infirmière, ce qui pourrait rendre ce travail de détection difficile. Les deux professionnels l’ont tout de même utilisée, puis ils ont listé les problèmes rencontrés, posé des diagnostics et proposé des solutions. Un travail assez proche de la démarche de soins infirmiers, souligne Gisèle Gravier-Jubeau.
« Nous avons rempli le PPS sur place, raconte-t-elle. Nous avons passé beaucoup de temps à réunir les coordonnées administratives nécessaires. Cela nous a confortés dans l'idée que c'est une tâche qui relève plutôt de la coordination territoriale d'appui (CTA) », l'interlocuteur unique des initiateurs de PPS. Sa mise en place ne devrait plus tarder, souligne Gisèle Gravier-Jubeau, puisqu'une infirmière coordinatrice a déjà été recrutée.
Les deux professionnels ont passé entre une demi-heure et une heure au domicile des patients. Pour l’infirmière, il est important que le médecin les rencontre chez eux et se rende compte de la façon dont ils vivent. Elle a beaucoup apprécié cette collaboration.
Réponses personnalisées
Le médecin et l’infirmière décident ensemble des soins dont chaque patient aura besoin. Pour une personne qui souffrait d'une lourde insuffisance veineuse avec des effets importants sur ses membres inférieurs, ils ont, par exemple, choisi de faire intervenir l'infirmière une fois par semaine pour réaliser une toilette thérapeutique, en plus de la toilette quotidienne effectuée par l'auxiliaire de vie. La dénutrition d'une autre patiente, liée à un dentier cassé, appelle plutôt une réponse sociale... qui devra attendre encore un peu la mise en place de la CTA. Du fait du caractère expérimental de ces premiers PPS, c'est pour l’instant l'Union régionale des professions de santé qui rémunère l'infirmière.
Géraldine Langlois
Lire aussi le témoignage de Gisèle Gravier-Jubeau à paraître dans L'Infirmière libérale magazine du mois de décembre.