Vaccin

23/04/2015

Semaine européenne de la vaccination

Dans l'Eure, des IDE vaccinent sans prescription médicale

Effectif depuis mars au CH de la Risle, à Pont-Audemer, un protocole autorise la prescription et la réalisation de vaccinations par une infirmière en lieu et place d’un médecin. Une mesure destinée à étendre la couverture vaccinale.

Le protocole « consultation, décision et prescription de vaccination pour les usagers par un(e) infirmier(e) en lieu et place d'un médecin » implique François Mabilais, médecin, ainsi qu'Anne Pinardon et Valérie Richard, IDE au pôle vaccination du centre de prévention santé du CH de la Risle. Les vaccins concernés sont le BCG, la coqueluche, le DTP (diphtérie, tétanos, poliomyélite), l’Haemophilus influenza de type B (HIB), l'hépatite B, le pneumocoque, le méningocoque C, le ROR (rougeole, oreillons, rubéole), le papillomavirus humain (HPV) et la grippe. 

Les patients sont reçus sur rendez-vous. « Une information préalable est délivrée par téléphone par la secrétaire, explique Anne Pinardon. Il leur est notamment demandé s'ils acceptent d'être vaccinés par une infirmière à la place du médecin. » Les infirmières sont ainsi autorisées à vacciner toutes les personnes âgées de plus de 11 ans, à l'exception des cas de primovaccination ou en l'absence de carnet de santé ou de vaccination. Ces patients-là sont orientés vers le médecin. De plus, l'infirmière a toujours la possibilité d'appeler ce dernier en cas de doute. Le consentement écrit du patient est bien entendu recueilli.

Des infirmières spécifiquement formées

Le protocole prévoit une formation théorique annuelle pour les infirmières qui y sont intégrées. En 2014, celle-ci était répartie sur deux jours et organisée par l'Agence régionale de santé (ARS) de Haute-Normandie. Objectifs : la connaissance du calendrier vaccinal, l'appréciation du statut vaccinal du patient au regard de celui-ci, la rédaction d'une prescription de vaccination, la reconnaissance des contre-indications et des signes d'alerte…, l'information aux patients sur les effets secondaires immédiats et différés, leur déclaration au centre régional de pharmacovigilance, l'identification des situations où l'intervention du médecin est nécessaire, la maîtrise des gestes d'urgence.

« Nous avons également suivi une formation pratique sous forme de compagnonnage, dans une démarche graduée impliquant la participation minimale à 3 heures de consultation ou à 10 consultations comprenant une appréciation du statut vaccinal », indique Anne Pinardon. Les IDE ont ensuite mené au moins 10 consultations en présence du médecin déléguant.

Dans un département faiblement doté en médecins, ce protocole vise à étendre la couverture vaccinale de la population de Haute-Normandie en réduisant les délais d'attente. La présence médicale est ainsi optimisée « sur les cas complexes, la vaccination des enfants de moins de 11 ans et les personnes qui souhaitent rencontrer un médecin », précise l'ARS de Haute-Normandie dans un communiqué.

Sophie Komaroff

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