PHRIP
L'édition 2013 du programme hospitalier de recherche infirmière et paramédicale, dont les résultats ont été dévoilés en toute fin d’année, est placée sous le signe de l’éclectisme et de budgets plus ambitieux.
La recherche infirmière est arrivée à maturité: 15 des 20 projets sélectionnés pour le PHRIP 2013 (1) sont portés par une infirmière. Une proportion qui correspond à celle des candidatures envoyées à la direction générale de l'offre de soin (DGOS). Sur 133 projets transmis, dont 130 déclarés recevables, les deux tiers concernaient la recherche infirmière.
Le PHRIP semble avoir atteint son rythme de croisière. Cela fait trois ans qu’une vingtaine de dossiers sont primés par la DGOS. Le nombre de candidatures se stabilise, avec une légère hausse de 20 projets déposés pour 2013.
Qualité de vie au travail, réanimation, psychiatrie...
Les recherches qui vont obtenir le soutien financier de la DGOS portent sur des sujets aussi variés que la qualité de vie au travail des soignants, le rôle des aidants ou l’agressivité des patients. La réanimation est largement présente avec cinq projets de recherche sélectionnés. La néonatologie, la psychiatrie et la traumatologie sont également bien représentées.
L’AP-HP remporte 6 des 20 projets de recherche primés, dont un en
orthophonie et un en diététique. Le CHU de Montpellier voit deux de ses
candidatures retenues, dont une en kinésithérapie.
Cette année, des projets particulièrement novateurs ont remporté l’adhésion du jury, comme celui de Sandrine Roudaut, infirmière au CHU de Brest, proposant d’évaluer le « rôle des pères dans le soutien à l’allaitement maternel des enfants nés dans un contexte de grande prématurité. Une approche qualitative. » (2). On retiendra également le projet porté par Hélène Dehaut, infirmière au CHU de Lille : « Comment combler le « trou de la réa » par l’instauration d’un journal après une mort subite ressuscitée : impact sur le syndrome de stress post-traumatique chez le patient et ses proches ».
Deux millions d’euros alloués
Fait marquant pour cette année, aucune limite budgétaire n’avait été fixée au jury de sélection. Ce qui explique que la dotation de 2013, avec deux millions d’euros, représente presque le double de celle des années précédentes. Le budget des projets va jusqu’à 338 251 euros, avec une recherche portant sur la « prévention de l'hypothermie chez les victimes de traumatismes ». L’an dernier, la candidature la plus ambitieuse financièrement atteignait 122 804 euros. Le budget le plus modeste est cette année de 31 837 euros, avec une étude portant sur l’« évaluation de l'efficacité du regroupement fœtal en association avec la succion d'une tétine avec eau stérile sur la douleur lors d'un prélèvement capillaire chez le grand prématuré ». Il était l’an dernier de 5335 euros.
Marie-Capucine Diss
1- Résultats consultables sur le site du ministère de la Santé.
2- Plus d’informations dans L’Infirmière magazine daté du 15 janvier.