Psychiatrie : l’Ordre enfonce le clou sur le rôle infirmier

Les infirmiers spécialisés en psychiatrie seront-ils bientôt de retour? Dans un communiqué publié le 8 janvier, l’ONI plébiscite, en tout cas, 2 des 31 propositions du rapport Robiliard qui concernent directement la profession: la n°25, qui consiste à « réarticuler les compétences professionnelles » en « reconnaissant » notamment « le rôle des infirmiers » et la n°26, qui prévoit d’« améliorer la formation des infirmiers » en proposant « une orientation spécifique aux étudiants infirmiers souhaitant travailler principalement dans des établissements de santé mentale » via la reconnaissance d'« une spécialisation en psychiatrie lors de leur formation » et, « pour ceux en poste depuis 1993 en recourant à la valorisation des acquis de l’expérience ».

Spécialité de niveau master ?

L’Ordre, rappelle son président Didier Borniche, avait déjà accueilli favorablement le rapport du sénateur Alain Milon (UMP, Vaucluse), en 2009, et adopté dans la foulée un document de cinq pages visant à « refonder l’exercice infirmier en psychiatrie ». Mais, comme le suggère de manière un peu caustique Denys Robiliard dans l’ultime proposition de son rapport (30 bis), le temps est désormais venu de « diminuer le nombre de rapports et donner la priorité à la mise en œuvre des recommandations récurrentes »…

A cet égard, l’année 2014 représente peut-être une opportunité : la grande loi de santé publique annoncée pour cette année par Marisol Touraine pourrait comporter un volet santé mentale. Dans l’espoir que le sujet revienne enfin au Parlement, l’ONI formule ses propres propositions : valoriser les missions d’orientation, de première évaluation et de référent-coordonnateur de l’infirmier en psychiatrie dans le cadre de la consultation infirmière ; élaborer un nouveau référentiel de compétences et de formation de l’infirmier spécialisé en psychiatrie ; définir cette spécialisation au niveau master ; contribuer à l’émergence d’une dynamique de recherche en sciences infirmières incluant la psychiatrie et faire de la psychiatrie l’une des priorités du programme hospitalier de recherche infirmière et paramédicale (PHRIP).

Cécile Almendros