Afin de dresser un état des lieux, la Fédération nationale des étudiants en soins infirmiers propose aux jeunes diplômés de remplir un questionnaire.
Les témoignages de jeunes diplômés sur des difficultés persistantes d’accès à l’emploi infirmier continuent d’affluer à la Fédération nationale des étudiants en soins infirmiers (Fnesi). Depuis la première alerte, à l’automne 2012, « la situation ne s’est pas arrangée, elle s’aggrave même ; et personne ne s’en préoccupe », regrette Karina Durand, présidente de l'association.
« Pour donner aux lycéens et professionnels désirant entrer en formation un panorama réaliste des possibilités d’embauche », la fédération vient de relancer sur son site internet une enquête sur l’insertion des jeunes diplômés. Ces derniers sont invités à répondre à un court questionnaire.
« Le ralentissement atteint aujourd'hui Paris »
La précédente enquête de la Fnesi, réalisée en janvier 2013, mettait en évidence une saturation de l’emploi en Bretagne et en Aquitaine, et en fort recul en Normandie, dans le Nord-Pas-de-Calais ou encore en Corse. Ailleurs, le nombre d'offres diminuait, à l’exception des régions du centre de la France.
Mais courant 2013, la situation de l’emploi s’est encore dégradée, comme
en témoigne l’activité en intérim. « Notre volume d’activité a
été inférieur à 2012. Et cette tendance s'est poursuivie au cours des
trois derniers mois de l’année », confirme Christophe Bougeard, le directeur général de l’Appel médical. Selon lui, l’ensemble des régions est touché: « le ralentissement a commencé plus tôt en province et
atteint aujourd’hui Paris ».
40% de demandeurs d’emploi en plus
Selon la Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares), qui suit de manière groupée les marchés de l’emploi des infirmiers et des sages-femmes, le nombre de demandeurs d’emplois a augmenté de 40% entre décembre 2011 et décembre 2013 (1).
« Les jeunes diplômés ne trouvent que des CDD, explique Karina Durand. Ils comprennent qu’ils doivent bouger géographiquement, accepter des postes en attendant de trouver mieux. » Un ressenti largement partagé, que l’enquête de la Fnesi doit encore confirmer.
Caroline Coq-Chodorge
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1- Lire l’enquête à paraître dans le numéro 338 de L’Infirmière magazine, daté du 1er février.