Lors d'un point presse consacré à la nouvelle mandature, l'ordre infirmier a répondu à la Fédération hospitalière de France, qui a dénoncé les pressions mises sur les établissements concernant les professionnels non inscrits au tableau.
« Chacun doit se rendre compte des risques qu’il peut prendre en cas de non-respect de la loi. » Jeudi 30 janvier, Didier Borniche, fraîchement réélu président du Conseil national de l’ONI, a réagi au courrier adressé par la Fédération hospitalière de France (FHF) à la Direction générale de l’offre de soins (DGOS) le 20 décembre dernier, concernant la question de l'inscription obligatoire des IDE et des démarches engagées auprès des établissements.
« La responsabilité des établissements pourrait être engagée »
La réponse de l’ONI ne s’est pas fait attendre ! Didier Borniche a ainsi adressé un courrier « de 4 pages » au président de la FHF – avec copie à la DGOS – pour rappeler ce que dit la loi et expliquer les possibles risques et poursuites. Reconnaissant comme « légitime » l’inquiétude des directeurs d’établissement, il a signalé qu’en cas de condamnation des professionnels, « la responsabilité des chefs d’établissement pourrait être engagée ».
Le président du Conseil national a tenu, toutefois, à préciser que les informations demandées au moment de l’inscription au tableau de l’Ordre n’ont pas « un caractère confidentiel ou exceptionnel », et s’est dit étonné que de telles questions se posent pour les seuls IDE, alors que les médecins et pharmaciens sont « soumis aux mêmes règles ».
« Le fait d’avoir une inscription obligatoire au tableau garantit les compétences et la moralité du soignant. S’il n’est pas inscrit, il lui est interdit d’exercer. Cette interdiction protège donc le public », a conclu Didier Borniche, posant l’Ordre comme « un organe garantissant la qualité et la sécurité des soins » et insistant sur sa volonté de s'engager sur le terrain de la concertation et non de la coercition.
Au menu de la nouvelle mandature
Par ailleurs, l'Ordre a présenté les quatre grands axes de la nouvelle mandature. Le premier porte sur la « place de l’infirmier dans le système de santé », notamment le suivi démographique de la profession, sa mobilité, ses parcours et les « nouveaux rôles infirmiers ». Le 2e axe concerne la « déontologie, mission première de l’Ordre, et le service aux infirmiers ». Didier Borniche a évoqué la mise en place de la carte professionnelle européenne, qui sera « transposée en droit français dans les deux années à venir » et sera d’abord expérimentée par la profession infirmière.
Le 3e axe porte, lui, sur la « promotion de la profession », notamment à travers la mise en œuvre du DPC (développement professionnel continu) et l’ouverture du droit de prescription de la vaccination aux IDE. Le 4e axe est dévolu à la « défense de la profession et l’exercice professionnel quotidien », ce qui inclut la lutte contre l'exercice illégal et la question des violences envers les infirmiers.
Karen Ramsay