Mardi 4 février, François Hollande a présenté les priorités du 3e Plan cancer (2014-2019). Le métier d'infirmier clinicien en oncologie sera créé.
« La lutte contre le cancer est de ces causes qui rassemblent, au-delà des clivages et des alternances », a d’emblée souligné le président de la République. Malgré les progrès accomplis par la recherche et la médecine, la maladie reste la première cause de mortalité en France, entraînant le décès de 150 000 personnes chaque année. « Les inégalités demeurent, a déploré François Hollande. Le risque de mourir d’un cancer entre 30 et 65 ans est deux fois plus élevé chez les ouvriers que chez les cadres. C’est inacceptable. Ces inégalités concernent aussi bien le dépistage, l’accès aux traitements, la vie pendant et après le cancer, et l’exposition aux risques. »
Niveau master
Considérant que la révolution technique dans la prise en charge des malades appelle une nouvelle organisation de l’offre et du parcours de soins, François Hollande a annoncé, conformément aux recommandations du Pr Vernant en juillet dernier, la création d’un diplôme, de niveau master, d’infirmier clinicien (1) à compter de la rentrée universitaire 2016. Les modalités de cette création devraient être précisées dans les prochains mois.
Le Président a également confirmé la mise en place, dès 2015, du dossier communicant de cancérologie. « Il contiendra toutes les données relatives à l’histoire et au traitement du malade tout au long du parcours de soins » et sera partagé entre tous les professionnels de santé qui exercent à l’hôpital ou en ville.
Dépistage précoce
Le 3ème Plan cancer prévoit « une prise en charge complète », sans avance de frais, pour le dépistage des cancers du sein et colorectal, ainsi que la mise en place d’un suivi spécifique pour les personnes ayant des antécédents personnels ou familiaux de cancer. Il insiste aussi sur la nécessité de doubler, d’ici à 5 ans, la couverture vaccinale contre le cancer du col de l’utérus, aujourd’hui seulement administré à 30 % des jeunes filles.
Par ailleurs, l’Etat s’engage à soutenir à hauteur de 50 % les crédits nécessaires à la recherche fondamentale des projets de l’Institut national du cancer et de l’Alliance nationale pour les sciences de la vie et de la santé. Le nombre de patients inclus dans des essais cliniques sera doublé (50 000) d’ici 2019.
Au total, ce 3ème plan cancer sera doté à hauteur de 1,5 milliard d’euros sur 5 ans. Chaque année, le coût du cancer est d’environ 14 milliards, « sans compter les préjudices vécus par les familles », a conclu François Hollande.
Françoise Vlaemÿnck
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1- Lire L'Infirmière magazine n°339, daté du 15 février.