Les soignantes diplômées avant 2012 étaient, jusqu'ici, cantonnées aux postes de techniciennes. Leur rémunération sera revue à la hausse.
L'arrangement de reconnaissance mutuelle (ARM) signé entre le Québec et la France en 2010 vient de gagner en équité. Pour répondre à ses « besoins de main d'oeuvre », la Belle province a décidé d'octroyer aux infirmières françaises formées selon l'ancien référentiel les mêmes classification et conditions salariales que les jeunes diplômées LMD, ont annoncé les gouvernements français et québécois le 6 février.
Leur formation étant reconnue équivalente au diplôme d'études collégiales (bac+1 français) et non au baccalauréat québécois (bac +3 français), les soignantes françaises diplômées avant 2012 étaient jusqu'ici cantonnées à des postes de techniciennes, sortes de super aides-soignantes. En juin dernier, la ministre déléguée en charge des Français de l'étranger, Hélène Conway-Mouret, avait annoncé la mise en place d'un groupe de travail sur cette question.
Plus de responsabilités
« Après plus de deux années et demi de lutte acharnée, conduite par un petit groupe d’infirmières, nous avons eu gain de cause dans cette injustice », se réjouit le Regroupement des infirmiers français au Québec (RIFG) sur son site Internet. Suite aux recommandations du comité ministériel franco-québécois, les soignantes françaises diplômées avant 2012 pourront désormais être employées à des postes d'infirmière clinicienne et assumer les responsabilités réservées à cette dernière : prévention, éducation thérapeutique, coordination des soins, recherches...
Leur rémunération sera également revue à la hausse : alors que le salaire annuel d'une technicienne est plafonné à 65 100 dollars canadiens (43 200 euros), celui d'une clinicienne peut atteindre 79 300 dollars canadiens (52 600 euros), selon l'Ordre infirmier québécois.
La grande majorité des 640 infirmières françaises qui exercent au Québec sont concernées par cette révision de la classification et des conditions salariales. Le ministère de la Santé et des Services sociaux québecois précise toutefois qu'elle se fera « de façon non rétroactive ». Les DE émis avant 1982 sont toujours considérés équivalents au DEC, indique le ministère de l'Immigration et des Communautés culturelles.
Aveline Marques
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