Pour pallier ses difficultés de recrutement, le conseil général de Seine-Saint-Denis offre aux IDE des bourses d'études en contrepartie d'un engagement à exercer trois ans dans un service de PMI ou une crèche du département.
Le rêve de Barbara Perez, infirmière au service pédiatrie de l'hôpital Robert-Debré (AP-HP), a bien failli ne jamais se réaliser. Reçue au concours d'entrée de l'école de puériculture, la jeune trentenaire apprend qu'elle ne pourra finalement pas compter sur un financement de sa formation par l'hôpital. « Suivre la formation signifiait débourser 11 700 euros de frais de scolarité et perdre un salaire. Sans prendre un crédit, c'était impossible », témoigne-t-elle. La solution viendra finalement de son département, la Seine-Saint-Denis, l'un des rares en France (1) à proposer des bourses d'études aux étudiantes en puériculture.
Un dispositif mis en place il y a quelques années « pour pallier les difficultés de recrutement des puéricultrices dans les 55 crèches et 85 centres de protection maternelle et infantile (PMI) du département », indique-t-on au conseil général.
Une bourse mensuelle de 1510 euros
En contrepartie d'une prise en charge des frais de scolarité à hauteur de 6000 euros et du versement d'une bourse mensuelle de 1510 euros net (1360 euros pour les IDE ayant moins de 3 années d'exercice), les futures infirmières spécialisées s'engagent, au terme de leur année de formation, à travailler au moins 3 ans dans le département en tant qu'adjointe à la directrice de crèche, directrice de centre de PMI ou puéricultrice de secteur.
« Pour moi, ce sera la crèche. J'habite déjà dans le 93 donc ça ne me pose pas de problème. En revanche, je ne connais pas du tout le milieu extrahospitalier », commente Barbara Perez, qui a entamé le mois dernier le premier d'une série de quatre stages : en PMI, en crèche, en néonatologie et en maternité. « Le stage en pédiatrie, service dans lequel j'exerce depuis 2007, est déjà validé. »
A l'instar de Barbara, trois infirmières de la promo 2014 ont pu bénéficier de cette bourse d'étude, qui permet aux jeunes actives de reprendre une formation, alors que les bourses du secteur sanitaire, attribuées par les régions, ne s'adressent qu'aux étudiants infirmiers sous conditions de ressources. Quatre nouvelles bourses seront attribuées en 2015. Des dispositifs similaires ont été mis en place pour les auxiliaires de puériculture et les médecins qui se destinent à la PMI.
Aveline Marques
1- Ce type de dispositif existe également dans le Val-de-Marne et à Paris.