Le 7 mars, le président de la Fédération hospitalière de France a rencontré Manuel Valls.
« Nous avons demandé à voir le ministre de l’Intérieur, en dehors de tout incident particulier, parce que les chiffres de la violence à l’hôpital sont en constante augmentation », explique-t-on à la Fédération hospitalière de France (FHF). Frédéric Valletoux, son président, et Manuel Valls, ministre de l’Intérieur, se sont mis d’accord pour « remuscler le protocole national de sécurité », signé en 2011, qui vise à renforcer les liens entre les acteurs de la santé, de la police et de la justice.
Formation, patrouilles et vidéosurveillance
Le ministère de l’Intérieur compte s’inspirer des « avancées récentes conduites à Marseille et à Paris ». L’AP-HM a adopté en septembre dernier « 30 mesures pour garantir la sécurité des personnels », dont des patrouilles de police nocturnes aux alentours des hôpitaux et l’optimisation de la vidéosurveillance, notamment aux urgences. De son côté, l’AP-HP a signé fin février un protocole de sécurité avec la préfecture de police et le parquet de Paris. « A l’image de ces établissements, il faut développer partout des politiques de prévention », précise la FHF. Frédéric Valletoux souhaite aller plus loin en développant, « en lien avec les forces de l’ordre, les formations des personnels hospitaliers ayant trait aux questions de sécurité ».
Une prochaine rencontre avec la ministre de la Justice, Christiane Taubira, doit encore « améliorer le traitement des plaintes des personnels de santé ». Une nouvelle réunion avec Manuel Valls est prévue avant l’été « afin de finaliser un programme d’actions ».
La psychiatrie et les urgences en première ligne
En 2012 (derniers chiffres disponibles), 11 344 atteintes aux biens et aux personnes ont été recensées par l’Observatoire national des violences en milieu de la santé. Le ministère de la Santé, qui pilote cet observatoire, souligne que ce recensement n’est pas exhaustif puisque les signalements sont faits sur la base du volontariat. L’Ile-de-France est la région qui signale le plus de violences (30,48%), notamment parce que l’AP-HP incite ses établissements à participer à cette politique de signalement.
Les services les plus touchés sont la psychiatrie (25% des signalements), les urgences (14%) et la gériatrie (10%). 51% sont des violences physiques (bousculades, crachats, coups), de niveau 3 sur une échelle de 4.
Caroline Coq-Chodorge