Une semaine après un mouvement national ayant rassemblé 15000 étudiants, la FHP a mis fin au boycott des stagiaires infirmiers dans les cliniques et hôpitaux privés.
Le bras de fer aura duré un peu plus d’un mois. Dans un communiqué daté d'aujourd'hui, le ministère de la Santé a été le premier à annoncer la bonne nouvelle, tout en insistant sur le fait « qu’une solution avait été trouvée pour 100% des étudiants concernés »; environ 9300 étudiants avaient vu leur stage annulés le 1er mars. Le compromis de sortie de crise comprendrait « plusieurs thématiques de travail, en particulier les conditions d’éligibilité des établissements privés à statut commercial aux aides à la contractualisation et à l’enveloppe du fonds d’intervention régionale, ou encore la mise en place de mesures de simplification ».
Egalité de traitement
« L’hôpital est un gros bateau ancien. La ministre de la Santé a accepté la création d’un comité regroupant tous les secteurs hospitaliers confondus afin de faire l’inventaire, de la cale au pont », a précisé Jean-Loup Durousset, le président de la FHP, joint par Espaceinfirmier.fr. Il s’agirait essentiellement de pouvoir obtenir des aides jusqu’ici réservées au secteur public.
Autre point d’accord : la simplification normative avec, par exemple, la création d’une autorisation médico-chirurgicale globale ou la possibilité de s’en tenir à l’envoi des factures à l’Assurance maladie par télétransmission. S’estimant ostracisées, les cliniques avaient demandé une égalité de traitement avec le public. Le chantier devrait commencer par une certaine harmonisation des facturations.
Diversité des stages
Contactée, Karina Durand, présidente de la Fédération nationale des étudiants en soins infirmiers (Fnesi), se réjouit de « la reprise progressive des stages d’ESI au sein des cliniques ». « Entre nos premières rencontres avec la FHP et les dialogues les plus récents, le ton a changé de manière radicale », note-t-elle, avant d’ajouter : « nos rendez-vous et les mouvements que nous avons lancés ont eu un impact non négligeable sur la résolution du conflit ».
Alors, y a-t-il perte de confiance des Ifsi et des étudiants face au secteur privé ? « Non », estime Karina Durand. « Si la relation en a pâti, cela ne durera pas. Le besoin de terrains de stages en volume et en diversité effacera sans tarder la mauvaise impression de ces dernières semaines. Cela dit, la FHP a bien compris qu’il ne fallait pas s’attaquer aux ESI », lance-t-elle. La menace d’une seconde mobilisation étudiante, prévue le 13 mars, aurait-elle pesé dans la balance ?
Laure de Montalembert
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