L’Association nationale des directeurs d’écoles paramédicales s’oppose à certaines conclusions du rapport sur la réforme LMD, divulgué en février. Le beau rôle y serait réservé aux universitaires au détriment de l’implication des formateurs.
L’Andep aura pris son temps pour répondre au rapport Igas/IGAENR sur l’universitarisation des professions paramédicales - mais pas autant que le ministère. La lenteur de publication de ce rapport (plus de 7 mois après la date annoncée) figure parmi les critiques rassemblées par l’association dans un communiqué dévoilé le 31 mars, mais ce n’est pas la seule. S’y ajoute « un écart significatif entre le contenu de plusieurs entretiens et la rédaction finale du rapport », voire avec « le bilan réalisé par la DGOS en mai dernier auprès de l’ensemble des acteurs de la formation en soins infirmiers ».
Un rapport qui "privilégie la posture universitaire"
L’Andep pointe un document qui « privilégie la posture universitaire ». « Les formateurs et directeurs ne sont pratiquement pas cités quant à leur implication dans le processus, alors que la réforme est partie de nous et que nous en avons été le fil rouge», explique Florence Girard, la présidente. Le rôle des universitaires tel que décrit dans le rapport et les recommandations liées a nettement froissé les professionnels de la formation infirmière : « Ils n’ont en charge que les enseignements en sciences humaines et en connaissances biomédicales, mais ils ne les ont pas élaborés seuls. Et nous assumons toutes les autres unités d’enseignement. » A ce titre, pour l’Andep, les universitaires n’ont pas à siéger prioritairement à la tête des commissions d’attribution de crédits. « Certains n’y viennent d’ailleurs tout simplement pas, faute de temps ou parce que nos Ifsi sont trop éloignés de l’université… »
Répartition des stages
Les réserves formulées dans le rapport Igas/IGAENR à l’égard de l’organisation des stages passent également très mal : « Nous avons suivi l’enchaînement référentiel d’activité, de compétences, puis de formation que salue ce rapport, note Florence Girard. C’est ce qui a permis de déboucher sur la répartition actuelle des stages, organisés en terme de constructions de compétences et non de durée effectuée dans une spécialité. Ceci semble un peu oublié dans le rapport final. »
L’association, qui partage néanmoins d’autres conclusions comme celles concernant la vie étudiante, la poursuite du processus d'universitarisation, les modes de gouvernance ou la sélection d’entrée, remettra prochainement à la DGOS et à la direction de l’enseignement supérieur un argumentaire étoffé sur les recommandations du rapport.
Sandra Mignot