06/05/2014

AES: la France mauvaise élève

Un an après l'entrée en vigueur de la directive européenne liée à la prévention des accidents exposant au sang (AES), la Fédération européenne des infirmières fait le bilan du chemin parcouru dans les états membres. Des points noirs subsistent.

En tout juste un mois, ce sont 7000 professionnels de santé, exerçant dans 34 pays d'Europe, qui ont répondu au questionnaire envoyé par l'European federation of nurses (EFN) à propos de la mise en œuvre de la directive européenne liée aux risques professionnels en rapport avec l'usage d'objets tranchants ou piquants. Un chiffre qui réjouit son secrétaire général, Paul De Raeve.

Sentiment de culpabilité

Parmi les premières conclusions du rapport tiré de cette enquête, le manque d'engagement des employeurs pour procéder à des évaluations des risques d'accidents exposant au sang (AES) est pointé du doigt, quel que soit le secteur d'activité. A cet égard, la France figure parmi les plus mauvais élèves, aux côtés de l'Allemagne, l'Italie, la Pologne, le Portugal et l'Espagne. A l'inverse, l'Autriche, le Danemark, l'Irlande, la Norvège et le Royaume-Uni sont cités en exemple.

Le constat est inquiétant, également, en ce qui concerne la protection: seulement 30% des soignants bénéficient de matériels munis de dispositif de sécurité. Une même proportion de sondés estiment ne pas avoir été suffisamment informés des mesures à prendre en cas de blessure. Et lorsqu'on demande aux professionnels de santé si leurs établissements encouragent un sentiment de culpabilité en cas d'incident, on approche, de nouveau, les 30% de oui, alors que plus de 40% de ces soignants avouent avoir été victimes au moins une fois d'un AES.

Le recapuchonnage n'a pas disparu

Le recapuchonnage des aiguilles avant de les jeter dans les dispositifs prévus à cet effet est à bannir définitivement, rappelle Paul De Raeve. Pourtant, cette pratique à hauts risques n'est pas encore formellement interdite dans 25% des établissements où travaillent les personnes ayant répondu au questionnaire. Là encore, la France est loin du peloton de tête. La majorité de nos soignants n'ayant pas reçu de formation spécifique sur les moyens d'éviter les AES, ceci explique peut-être cela.

Et si presque 95% des sondés assurent que leurs établissements les encouragent vivement à déclarer tout accident, seuls 37% se sont sentis soutenus dans cette épreuve.

Et les Idel?

Pour Paul De Raeve, secrétaire général de la fédération, les infirmières libérales restent les moins bien loties, "particulièrement en France où la grande majorité d'entre elles sont leur propre employeur". Une situation qui pourrait s'améliorer avec l'obligation récente de formation continue. "Un volet sécurité pourrait être promu par les pouvoirs publics", espère-t-il.

Laure de Montalembert
Photo: © kikkerdirk - Fotolia.com

Les dernières réactions

  • 14/05/2014 à 19:00

    alerter
    évidement les idel sont des c....elles doivent payer pour les déchets DASRI de ses patients ( coupants, piquants, et normalement pst...)...payer la taxe des ordures ménagères...
    sachons tout de même que selon le code des commune, chaque commune doit met

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