Le plan cancer de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris, dévoilé le 5 mai, compte sur le déploiement des infirmières de coordination pour mieux individualiser le parcours des 50 000 patients traités chaque année dans ses établissements.
Commandé en janvier dans le cadre de l'élaboration du plan stratégique 2015-2019 de l'institution parisienne, le rapport coordonné par le Pr Serge Uzan (doyen de la faculté de médecine Pierre et Marie Curie) sur "le Plan cancer III à l’AP-HP" propose dix engagements clé.
« L’objectif principal est d’apporter à 100 % des patients un parcours personnalisé et global avec la généralisation des réunions de concertation pluridisciplinaires upgradées, du dispositif d’annonce, du programme personnalisé de soins et du programme personnalisé de l’après cancer, qui intègreront systématiquement la dimension médico-sociale avec une détection de la vulnérabilité en amont. »
"Un rôle irremplaçable"
La généralisation des postes d’infirmières coordinatrices (Idec) est particulièrement recommandée. « En pratique, nous souhaitons que le patient ne soit jamais seul face à son parcours de soins et qu'il se sente toujours accompagné. Dans ce domaine, le rôle des infirmières de coordination est irremplaçable. » Le rapport souligne, néanmoins, les carences de leur déploiement, liées aux restrictions budgétaires, dans les dispositifs d’annonce.
Il encourage également l’AP-HP à s’engager dans la création de masters d’infirmière coordinatrice et d’infirmière clinicienne dans le cadre des pratiques avancées, et à développer leur rôle, notamment en oncologie pédiatrique ou en oncogériatrie.
Délégation de compétences
Enfin, devant l’intérêt des expérimentations en cours dans le cadre de la loi HPST, le rapport recommande le développement des délégations de compétence aux infirmières: interprétation d’examens biologiques, prescription d’examens ou de certains médicaments symptomatiques, ou encore renouvellement de chimiothérapies orales.
La fédération Unicancer a salué la publication de ce rapport et s’est « réjouie de constater que nombreuses mesures annoncées étaient inspirées du modèle de prise en charge pluridisciplinaire et intégrée des centres de lutte contre le cancer ».
Sandra Mignot