09/05/2014

Vingt secondes pour sauver des vies

Le 5 mai, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) célébrait la Journée de l’hygiène des mains. Dans « Le geste qui sauve », qui vient de paraître, l’écrivain Thierry Crouzet part à la rencontre du professeur Didier Pittet, personnage hors du commun qui a créé le gel hydro-alcoolique.

Quelques gouttes, vingt secondes de friction et adieu virus et bactéries! Découvert par le grand public en 2009 lors de l’épidémie de grippe H5N1, le gel hydro-alcoolique est désormais vendu partout. Alors qu’on estime que 20 000 à 50 000 patients décèdent chaque jour d’infections associées aux soins dans le monde, l’arrivée de ce gel dans les établissements de santé a permis de réduire ce nombre de moitié. Face à cette « pandémie silencieuse », c’est une solution miracle.

Cette révolution, on la doit à Didier Pittet, médecin suisse, et à son équipe des Hôpitaux universitaires de Genève. Dans Le geste qui sauve, Thierry Crouzet, blogueur et écrivain français, compare volontiers ce « scientifique de premier plan (et) communicant surdoué » à Steve Jobs. « Je suis face à un personnage tout aussi exceptionnel », écrit-il, empreint d’admiration.

"Ces infections ne sont pas uniquement contractées à l'hôpital"

C’est sur le terrain, alors que Didier Pittet visite l’unité néonatale d’un hôpital afghan, que s’ouvre le récit : « Un seul lavabo, inaccessible, et de toute façon il n’y a pas d’eau. L’hygiène des mains est impraticable. Des flacons de solutions hydro-alcooliques permettraient de pallier ce problème, mais ils font défaut. » Une difficulté qui se pose dans toutes les régions en développement, mais pas seulement. « Ces infections ne sont pas uniquement contractées à l’hôpital, souligne l’écrivain. Elles peuvent aussi l’être dans le cabinet d’un médecin ou une permanence. Ce n’est pas le secteur où l’on est soigné qui en est responsable, mais l’état du patient. »

Mais, prouver l’efficacité technique de l’hygiène des mains ne suffit pas à en faire une habitude. Didier Pittet comprend qu’il faut donner à tous la possibilité de se l’approprier. Il refusera donc toujours de déposer un brevet sur cette découverte, préférant en partager la recette sans en tirer un profit personnel. « Je suis là pour aider, précise le professeur. Du coup, on m’écoute. J’explique comment produire l’alcool localement, comment fabriquer le gel avec des bouts de ficelle, de la canne à sucre et de la paraffine. »

Charlie Vandekerkhove
Photo: © contrastwerkstatt - Fotolia.com


Le geste qui sauve, de Thierry Crouzet, aux éditions L’Age d’Homme. Préface de Margharet Chan, directrice générale de l’OMS.12 euros.

Les dernières réactions

  • 10/05/2014 à 10:31
    mamie fanfan
    alerter
    Le lavage des mains et la SHA , c'est bien mais à condition de ne pas oublier les prérequis qui annulent toute cette démarche: ne pas avoir des ongles longs, et/ ou vernis et/ ou avec prothèses ongulaires et/ou avec des bagues , alliances même lisse......

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