Journée internationale des infirmières
A l'occasion de la Journée internationale des infirmières, le 12 mai, les "Ni bonnes, ni nonnes, ni pigeonnes" avaient organisé des rassemblements dans plusieurs villes de France (Bordeaux, Lyon, Nantes…). A Paris, si les revendications du collectif ne manquaient pas, la mobilisation a fait défaut.
Initié sous un ciel menaçant, le rassemblement qui devait durer trois heures a été écourté par une pluie battante. A l'appel du collectif « Ni bonnes, ni nonnes, ni pigeonnes », une dizaine de personnes se sont réunies, lundi 12 mai, à Paris, pour protester contre les conditions de travail des personnels soignants. Alors que le rendez-vous était donné devant le ministère de la Santé, les blouses blanches, pancartes, et t-shirt à slogans ont dû se contenter d'un bout de trottoir à l'angle du boulevard voisin.
Si le collectif réunit 38 000 personnes sur Facebook depuis sa création en 2012, peu avaient fait le déplacement. «Une poignée de personnes seulement sont investies », regrette Vanessa, 32 ans, qui travaille en hémodialyse. « On voulait être présent dans toutes les grandes villes de France aujourd'hui mais dans certaines régions nous n'avons pas pu prévoir de rassemblement faute de délégués. »
Burn-out
Sous-effectifs, travail à la chaîne, manque de temps... Les manifestants se disent « en conflit dans leurs valeurs de soins ». « Dans le privé, les conditions de travail sont correctes, nuance Vanessa, mais de manière générale, on a calculé qu'une infirmière a 5 minutes par patient; c'est inhumain. »
Un peu plus loin, Clément, 29 ans, explique que sa santé le force à effectuer de nombreux séjours à l'hôpital depuis sa naissance. Il a fait le déplacement par solidarité avec les infirmières, mais aussi en tant de patient. « Malgré les efforts du personnel, je me sens parfois abandonné », reconnaît-il.
Aucune rencontre n'était prévue, mais, en cours d'après-midi, trois membres du collectif ont été reçus par des représentants du ministère. L'occasion de réaffirmer leurs principales revendications, notamment une meilleure reconnaissance salariale, ainsi que la classification du burn-out en tant que maladie professionnelle.
Texte et photo: Charlie Vandekerkhove