Dans une lettre adressée à la ministre de la Santé, la Fédération nationale des infirmiers (FNI) pointe les conséquences d'un dispositif qui peine à se mettre à place.
Depuis le 1er février, les infirmières libérales ne sont plus autorisées à procéder à des injections intraveineuses à base de fer, du fait des réactions allergiques graves et parfois mortelles que ces médicaments peuvent entraîner. L'interdiction ne s'applique cependant pas aux hospitalisations à domicile (HAD). C'est ce qui inquiète la FNI, qui en appelle à la ministre de la Santé dans une lettre datée du 28 mai.
A la suite d'une décision de la Commission européenne, l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a décidé que seuls les établissements de santé, incluant les structures d'HAD, pourraient procéder à des injections de spécialités à base de fer IV afin de mettre en place une surveillance médicale accrue.
"Climat de confusion"
La FNI interpelle Marisol Touraine sur « le climat de confusion » qu'entraîne cette mesure. D'après le syndicat, « les infirmières libérales continuent de se voir remettre par leurs patients des injections de Ferinject® ». La fédération constate également que les structures d'HAD n'ont pas pris les dispositions nécessaires pour que les conditions requises par l'ANSM soient respectées. Enfin, elle souligne l’inquiétude des infirmières libérales intervenant en HAD de voir leur responsabilité engagée, et appelle la ministre à mettre fin à ce dispositif « aberrant ».
Charlie Vandekerkhove
Lire aussi l'article à paraître dans L'Infirmière libérale magazine du mois de juin.