Il y a un peu plus d’un an, la Fédération nationale des étudiants en soins infirmiers (Fnesi) alertait sur la montée du chômage chez les jeunes diplômés. Face à « l’inertie des acteurs de la profession », l'association a enquêté afin de connaître la nature du problème.
Entre janvier et mars derniers, 3 221 jeunes diplômés ont été sondés par la Fnesi. 14 % d’entre eux étaient alors à la recherche d’un emploi, révélant « une insertion professionnelle en péril ».
La majorité des sondés ne rapportent que des périodes de chômage de moins d'un mois (55%) ou d’un à trois mois (34%). Cependant, 9 % d’entre eux ont connu trois à six mois de chômage, voire plus pour 2 % d'entre eux. En outre, 45 % des jeunes diplômés déclarent avoir débuté leur activité professionnelle par un CDD non renouvelable. Pour la Fnesi, cette situation est révélatrice d’une « précarisation de l’emploi infirmier, due à un manque de moyens alloués aux ressources humaines dans le secteur de la santé ».
L'Ehpad n'attire pas
Également interrogés sur les secteurs d’activités qu’ils souhaiteraient intégrer, les jeunes soignants affichent une désaffection pour ceux qui, pourtant, seront amenés à recruter dans l’avenir. En effet, dans un contexte de vieillissement de la population, 27% des sondés préféreraient éviter de travailler en Ehpad; 35% ne se verraient pas exercer en psychiatrie.
Paradoxalement, depuis 1995, les quotas d’entrée des Instituts de formation en soins infirmiers (Ifsi) ont augmenté de 67%. En septembre 2013, 31 088 étudiants en soins infirmiers ont été admis au sein des Ifsi et répartis dans les régions françaises « sans aucune prise en compte de la mobilité géographique des étudiants, ni de l’arrivée massive d’étudiants formés à l’étranger », dénonce la Fnesi, qui s’interroge sur l’adéquation entre le maillage territorial et les bassins d’emploi.
Laure Martin
L'intégralité de l'enquête sera présentée mardi 10 juin, lors d'une conférence de presse. A lire dans L'Infirmière magazine du 1er juillet!