Issue du mouvement de 1988, la Coordination nationale infirmière (CNI) a décidé de s'ouvrir à tous les paramédicaux lors de son assemblée générale, fin mai. Le syndicat invite les kinés, orthophonistes, manipulateurs radio ou encore les AS à le rejoindre. Interview de Nathalie Depoire, la présidente.
Espaceinfirmier.fr : Qu'est-ce qui a motivé cet « élargissement » de la sphère d'adhérents ?
Nathalie Depoire : Cette décision résulte de longs débats, revenus de façon récurrente ces dernières années au niveau national. Localement, au sein des instances comme la CSIRMT (1), la CNI est intervenue dans les dossiers concernant tous les soignants et les professionnels de la filière médico-technique. Il y a une forte demande de ces collègues pour rejoindre notre organisation. Le monde de la santé est en pleine évolution. Les restrictions budgétaires nous touchent tous. Alors que les conditions de travail se dégradent, il devient de plus en plus difficile de nous faire entendre, chacun dans notre coin. Il faut unir nos efforts et nos compétences pour avancer. Il ne s'agit pas simplement d'augmenter le nombre d'adhérents, mais tant mieux s'il y en a plus! La représentation syndicale a évolué et nous serons plus forts en comité technique d'établissement.
Espaceinfirmier.fr : Comment allez-vous vous organiser ?
N. D. : On invite les professions de la commission des soins à constituer des corps professionnels au sein du collectif, à l'instar des Iade, Ibode, puéricultrices ou infirmières de psychiatrie. Nous porterons toutes les revendications qui seront validées en assemblée générale. Il pourra s'agir de leviers d'action commune pour garantir la qualité des soins, comme de la reconnaissance et de l'évolution de chaque corps de métier.
Espaceinfirmier.fr : Cette ouverture aux autres professions paramédicales ne risque-t-elle pas de diluer les revendications infirmières ?
N. D. : Un adhérent égale une voix. Les infirmières ont l'avantage du nombre, même si elles ne se syndiquent pas assez... On garde l'appellation "coordination nationale infirmière" pour le moment. On engagera le débat avec ceux qui nous rejoindront. C'est un challenge qui s'inscrit dans le temps.
Espaceinfirmier.fr : A quand un nouveau mouvement soignant d'ampleur ?
N. D. : Le triptyque de revendications qui a déclenché le mouvement infirmier de 1988 (formation, salaires, conditions de travail), on l'a. Il suffit d'une étincelle.
Propos recueillis par Aveline Marques
Photo: Nathalie Depoire, au centre, face à Marisol Touraine lors du Salon infirmier 2012 (DR).
1- Commission des soins infirmiers et rééducation médico-techniques.