Si la personne recommandée obtient le poste, les soignantes gagnent 200 livres sterling. Une solution mise en œuvre dans deux établissements pour pallier la pénurie de personnel.
La pénurie de personnel paramédical chez nos voisins britanniques pousse les hôpitaux à faire preuve de créativité. Illustration à Peterborough et à Stamford, à une centaine de kilomètres au nord de Londres, où deux établissements viennent de présenter une initiative originale : les infirmières peuvent y recommander une amie pour un poste, et gagner 200 livres sterling (250 euros) si leur « protégée » est embauchée. Si la nouvelle recrue garde l'emploi pendant au moins 12 mois, sa « marraine » touche 150 livres sterling (190 euros) de plus.
D’après Mandy Ward, directrice de la communication des deux hôpitaux jointe par Espaceinfirmier.fr, il s’agit d’une manière efficace de trouver du personnel; utiliser le bouche-à-oreille revient, d’après elle, moins cher que de passer par les canaux traditionnels. Il faut dire que Peterborough et Stamford font face à une situation critique : environ 140 postes d’infirmières sur 1 200 sont vacants. Cela oblige la direction à recourir à l’intérim, ce qui revient très cher et affecte la relation avec les patients.
Recrutement à l’étranger
Face à la disette paramédicale, l’administration doit même chercher du personnel à l’étranger. Un voyage a été organisé en mars dernier en Italie, en Espagne et en Roumanie; 26 infirmières ont pu être embauchées. Mais, ces efforts ont un coût ; les deux établissements préfèrent miser sur le recrutement local.
La situation qui les pousse à déployer autant d’efforts pour trouver des infirmières est très répandue au Royaume-Uni. D’après une récente enquête de Health education England, l’organisme qui chapeaute les formations dans le secteur de la santé outre-Manche, 83% des établissements estiment être en sous-effectif infirmier. En cause, les restrictions budgétaires de ces dernières années, qui ont réduit la capacité du système britannique à former de nouvelles infirmières. Comme l’indique le syndicaliste Peter Carter, cité par le Nursing Times, il est urgent « de rectifier les échecs de la planification à long-terme des ressources humaines, qui ont mené à cette crise inutile ».
Adrien Renaud