Selon un récent sondage, malgré une altération générale de leurs conditions d'exercice, les professionnels de santé restent très attachés à leur métier.
Le poids des chiffres, le choc de la réalité. Une étude (1) diligentée par le groupe Pasteur Mutualité, publiée le 20 juin, fait état d'une augmentation du nombre de professionnels de santé estimant que leur métier est difficile à exercer. A cet égard, les résultats sont éloquents: ils évaluent à 88% les insatisfaits, au premier rang desquels figurent les infirmières et les pharmaciens, suivis de près par les médecins. Chiffres qui atteignaient déjà 85% en 2011.
Des patients plus exigeants
Parmi les causes pointées du doigt par les professionnels de santé, "le poids des tâches administratives, l'évolution de la relation avec le patient, l'installation d'une culture du rendement, la plus grande technicité des métiers" occupent les premières places.
Pour 33% des sondés, l'évolution du profil des patients les amène à être confrontés à des personnes plus exigeantes, plus stressées et de plus en plus tournées vers l'automédication. La dégradation des conditions de travail est également mise en avant par 29% des professionnels interrogés, qui se plaignent de l'amplitude horaire, de la surcharge de travail et du sous-effectif, entre autres.
Sentiment d'uilité
La bonne surprise de cette étude réside dans le très fort attachement que les personnes interrogées professent pour leur métier. De ce côté-là, les chiffres ont fait le trajet inverse depuis 2011 : on passe ainsi de 81% de professionnels se disant y être "très fortement attachés" à 88% dans l'étude actuelle - jusqu'à 100% pour les kinésithérapeutes. Même s'il est difficile de comprendre l'évolution de la courbe, c'est dans un grand sentiment d'utilité à la société que les soignants puisent leur réconfort.
Cependant, si 89% des professionnels de santé interrogés estiment "avoir toujours une bonne image auprès du grand public", 46% pensent qu'elle s'est tout de même dégradée ces dernières années. Autre score en hausse, celui de ceux qui demeurent confiants dans l'avenir, en augmentation de 14 points depuis 2011, avec un taux de 61%.
Laure de Montalembert
1- Étude réalisée auprès de 403 professionnels de santé, entre le 25 mars et le 10 avril.