L'année dernière, près de 300 permis d'exercice ont été délivrés à des soignantes françaises, rapporte l'ordre infirmier québécois.
Les statistiques publiées fin juin par l'Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ) indiquent que le nombre d'infirmières françaises qui se sont installées au Québec a plus que triplé entre 2008 et 2013-2014. Les infirmières françaises déposaient entre 50 et 70 demandes de permis d'exercice par an auprès de l'OIIQ avant l'entrée en vigueur, en 2010-2011, de l'arrangement de reconnaissance mutuelle des qualifications professionnelles (ARM) entre la France et le Québec. Par la suite, le nombre de demande françaises n'a cessé d'augmenter pour atteindre 284 en 2013-2014 sur 500, toutes origines confondues.
Depuis les débuts de l'ARM, 90% des demandes françaises ont débouché sur l'obtention d'un permis régulier. Leur augmentation explique « largement », selon l'Ordre québécois, le triplement du nombre de permis d'exercice délivrés depuis 10 ans par l'OIIQ à des infirmières ayant obtenu leur diplôme à l'étranger ou dans une autre province canadienne. En 2013-2014, ces dernières étaient au nombre de 2920, représentant 4% de l'effectif infirmier québécois (73000). Plus de la moitié d'entre elles viennent d'Europe et 85 à 90% de ces infirmières européennes exerçant au Québec sont françaises.
Seule une quinzaine de Québécoises en France
Dans le sens inverse, la situation est radicalement différente : au 31 mars 2014, seule une quinzaine d'infirmières québécoises ont demandé à bénéficier de l'ARM pour pouvoir travailler en France. Fin avril, pour faciliter leur venue, les ministères québécois et français ont décidé de supprimer le stage d'intégration de 75 jours.
Les statistiques de l'OIIQ évoquent également le « taux de rétention » des infirmières diplômées hors Québec, c'est-à-dire le rapport entre celles qui ont obtenu un permis d'exercice et celles qui sont toujours en exercice dans la Belle province, cinq ans plus tard. Il n'est que de 68% pour les infirmières européennes contre 96% pour celles issues d'Amérique latine ou des Caraïbes ou 86% pour les Africaines. Mais, les soignantes qui ont bénéficié de l'ARM sont exclues de ces chiffres car leur permis a moins de cinq ans.
Géraldine Langlois
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