04/07/2014

Des applis en petite forme

Lors d’un colloque qui s’est tenu le 26 juin, à Paris, l’Institut français d'opinion publique (Ifop) a présenté les résultats d’une étude sur les grandes tendances des applications mobiles dédiées à la santé et au bien-être.

L’étude « Observatoire de la m-santé » (1) de l’Ifop poursuivait trois grands objectifs : définir la cible de la m-santé ("m" pour mobile), identifier les usages et comportements, et établir les attentes des mobinautes. Les résultats dégagent deux tendances assez prévisibles : l’importance de la gratuité des applis et la crainte autour de la sécurité des données échangées.

Une confiance limitée

D'après révèle, ainsi, que 79% des 2001 mobinautes ne connaissent aucune application de m-santé et note que Doctissimo arrive en tête des applis les plus citées par les connaisseurs, suivie de loin par Ameli (Assurance maladie). Les autres applis sont citées par moins de 5 % des répondants qui disent connaître une application santé ou bien-être.

80% des sondés n’ont jamais téléchargé d’applis santé et affichent, dans l’ensemble, un niveau de confiance encore limité (50% affirment qu’il ont « plutôt pas confiance » ou « pas du tout confiance »). Les inconvénients les plus cités par l’ensemble des répondants sont l’utilisation inadéquate des données, notamment par des tiers non autorisés (44%), l’inutilité des applis (31%) et la peur qu’un contrôle constant des paramètres de santé ne les inquiète inutilement (29%).

Quant aux types d’applis téléchargées par les mobinautes, Christina Bienenfeld, directrice du pôle global Heathcare de l’Ifop, note une dispersion des domaines d’utilisation et usages de la m-santé : « 1 téléchargement sur 4 concerne les applis des sites santé et 1 sur 3 une appli de running ou de fitness ». Des applis gratuites pour la grande majorité (87%). Seules 8% des applis téléchargées étaient payantes.

Rôle clé des soignants

« Les principaux bénéfices attendus de la m-santé sont assez génériques, explique Christina Bienenfeld. Ce qui est probablement dû à un manque de connaissance des fonctionnalités précises. » En effet, les premières attentes concernent la prévention (44%), la surveillance de la santé (36%) et les remises en forme (32%). Seuls 22% espèrent que la m-santé permettra de faciliter le contact avec les services d’urgences.

Qu’en est-il des sources de connaissance des applications de m-santé ? L’étude révèle que 29% des sondés les ont découvertes suite à une recherche internet, 28% suite à une mise en avant sur les stores, 16% par le bouche-à-oreille, 10% par la publicité et seulement 7% ont été informés par un professionnel de santé. Qui plus est, la grande majorité des mobinautes qui ont téléchargé une application de santé ou bien-être n’en ont pas parlé à leur médecin.

L’étude soulève donc une certaine dichotomie entre le monde de la santé et celui de la m-santé. Et met en avant le manque de soutien des professionnels de santé, garants de fiabilité auprès des patients de 65 ans et plus. Si l’un des objectifs de la technologie mobile est de renforcer la prise en charge et de réduire le besoin d’hospitalisation de 30% (dans le cas des maladies chroniques), le professionnel de santé a sans doute un rôle clé à jouer dans cette santé en marche.

Karen Ramsay
© alexey_boldin - Fotolia.com




1. Étude réalisée en ligne, du 4 au 13 juin, auprès de 2001 mobinautes français âgés de 18 ans et plus, représentant 56% d’hommes et 44 % de femmes ayant 35,58 ans en moyenne. Pour les résultats complets, contactez l’Ifop.

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