12/08/2014

Piqûre de rappel

Légion d'honneur, polémique, rapport... pour celles et ceux qui rentrent de vacances, voici l'essentiel de l'actualité infirmière de ces dernières semaines.

Soins palliatifs : la FNI lance l'alerte

Dans un communiqué, le 10 juillet, la Fédération nationale des infirmiers (FNI), a dénoncé un projet soutenu par l'ARS Franche-Comté visant à confier « les actes infirmiers à domicile des personnes en fin de vie à des aides-soignantes en lieu et place des infirmières diplômées d'État ». Le syndicat « déplore que les autorités fassent fi des 90 000 infirmiers libéraux qui maillent le territoire français pour approuver un projet emprunté à des pays (USA, Canada) où l'exercice libéral infirmier tel que nous le connaissons n'existe pas ». Concrètement, il s'agirait de mettre en place une plateforme ressource au sein du département douleur-soins palliatifs du CHU de Besançon, chargée de coordonner l'intervention des aides-soignantes à domicile. Le projet, qui pourrait se concrétiser par une délégation de tâches et un protocole de coopération, « vise avant tout à soulager les malades et leurs familles », tout en « gardant les compétences de chacun », a affirmé l'ARS, cité par l'APM.

Deux infirmières décorées

Deux anciennes soignantes figurent dans la promotion du 14 juillet de la Légion d'honneur. Geneviève de Galard, 89 ans, ancienne convoyeuse de l'air, a été élevée à la dignité de grand-croix, la plus haute distinction. Surnommée « l'ange de Diên Biên Phu » par la presse américaine, elle est honorée pour son engagement lors de la bataille qui a fait rage autour de cette ville vietnamienne, entre novembre 1953 et mai 1954, lors de la guerre d'Indochine. A 28 ans, seule femme parmi 15000 hommes, elle soigne et accompagne les soldats malgré les bombes et la pénurie de médicaments, refusant d'être évacuée avant que tous les blessés n'aient pu l'être. Maryvonne Vigour, a, quant à elle, été nommée chevalier de la Légion d'honneur en récompense de ses 44 années de service.

Juillet noir pour les Idel

Le 20 juillet, l'assassinat au fusil de chasse d'une infirmière libérale strasbourgeoise de 63 ans au cours de sa tournée a suscité une onde de choc au sein de la communauté soignante. Le meurtrier présumé, un septuagénaire hébergé dans un foyer social, aurait agi par dépit amoureux. Un drame révélateur du « malaise grandissant de la profession infirmière libérale face à l'insécurité dont elle est victime », a dénoncé le Sniil (Syndicat national des infirmières et infirmiers libéraux). Alors que les jours suivants ont été marqués par deux nouvelles agressions d'Idel, à Toulouse puis à Montpellier, le « silence assourdissant » de la ministre de la Santé a provoqué la colère des internautes, rassemblés sur Twitter derrière le mot-clé « #MarisolMaTuee », clin d'oeil à l'affaire Omar Raddad.

Les professions libérales de santé dans le viseur de Bercy

Un rapport de l'Inspection générale des finances (IGF), dévoilé début août par la presse, s'attaque aux prés carrés de certaines professions réglementées. Objectif : redonner du pouvoir d'achat aux Français. L'IGF propose ainsi d'autoriser la commercialisation de médicaments « à prescription médicale facultative » en grandes surfaces, de réformer la vente de prothèses dentaires, de permettre aux opticiens de prescrire des lunettes, de mettre fin au monopole sur le transport de malades légers, d'abolir les numerus clausus à l'entrée des formations (à l'exception des médecins)... L'IGF suggère également de déléguer un certains nombre d'actes aux infirmiers, notamment la vaccination, le renouvellement des prescriptions de médicaments contre la douleur ou encore la perfusion et l'injection de médicaments analgésiques à domicile.

Fermeture de l'unité d'oncologie pédiatrique de l'hôpital Raymond-Poincaré (AP-HP), à Garches

Malgré une forte mobilisation et une pétition rassemblant plus de 90000 signatures, le départ à la retraite du docteur Nicole Delépine a sonné le glas de ce service, qui privilégie les traitements personnalisés aux essais thérapeutiques. Les quatre derniers patients ont quitté l'établissement le 7 août. L'AP-HP s'est engagé à assurer la continuité des prises en charge au sein du service pédiatrie de l'hôpital voisin Ambroise-Paré, à Boulogne (92). Dénonçant la « fermeture prématurée » de l'unité et la « pression psychologique » subie par les familles, l'association Ametist (Aide aux malades en traitement individualisé en spécialité tumorale) a engagé deux recours devant le tribunal administratif de Cergy-Pontoise et a organisé une marche pour la liberté thérapeutique samedi 9 août.

Aveline Marques
Photo: © Petrik - Fotolia.com

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