D'ici la fin du mois, six services du groupe hospitalier Paris Saint-Joseph (Île de France), sont appelés à devenir des zones « sans papiers ». Une démarche motivée par de forts avantages économiques et organisationnels.
Le compte à rebours est lancé. A compter du 25 août, le groupe hospitalier Paris Saint-Joseph souhaite transformer six services de spécialités médicales en espaces « zéro papier », notamment la rhumatologie, la gériatrie, l'oncologie, la médecine interne et vasculaire et la pneumologie. Une trentaine d'étudiants travaillent depuis début juillet à la numérisation des archives.
L'intérêt est, certes, économique car près de 14 millions de pages sont imprimées et photocopiées chaque année par l'hôpital, estime Olivier Boussekey, directeur des systèmes d'information. Une réduction des dépenses qui s'accompagne également d'une minimisation des coûts sur les tâches à faible valeur ajoutée : mise sous pli, frappe de compte-rendu, affranchissement, etc.
Recentrage sur le cœur de métier
Au cœur de cette démarche, les professionnels de santé en sont les premiers acteurs. Ainsi, les médecins pourront saisir leurs observations et suivis médicaux dans le logiciel DxCare®. Des formulaires spécialisés leur seront proposés en fonction de leur domaine de compétence. Les ordinateurs seront équipés d'un scanner pour enregistrer les documents du patient et d'une reconnaissance vocale permettant au praticien de dicter son ordonnance. Il pourra également transférer, via la messagerie sécurisée (1), la lettre de consultation et le compte-rendu au médecin traitant ou au médecin correspondant. Un mode de communication qui réduit les délais de partage de l'information et le temps de latence entre l'information produite et l'information diffusable.
« Le paradoxe de cette démarche, c'est qu'en supprimant le papier dans ces services, il a fallu tout de même équiper chaque cabinet en imprimante car le patient, lui, doit repartir avec sa lettre de consultation et son ordonnance », explique Olivier Boussekey. Ce nouveau mode de fonctionnement, du fait du changement du support, demandera une réorganisation des services. Mais, insiste le directeur des systèmes d'information, en limitant la paperasse, « nous permettons aux professionnels de santé de se recentrer sur leur cœur de métier ».
Karen Ramsay
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1- MSSanté, lancée par Asip Santé en 2013, vise à décloisonner les échanges ville-hôpital, tout en protégeant les données du patient (la CPS est obligatoire).