À Strasbourg, ce mercredi, 150 personnes ont honoré la mémoire de Mireille Schmitt, infirmière libérale assassinée par l'un de ses patients il y a un mois.
Vêtues de blanc et portant une marguerite ou une rose blanche, 150 personnes ont participé mercredi après-midi, à Strasbourg, à une marche blanche. Le cortège, composé d’infirmiers libéraux mais également salariés, ainsi que de plusieurs élus, est parti de la résidence sociale où l'infirmière de 63 ans a été abattue de deux coups de fusil, alors qu'elle y effectuait des soins. « Nous sommes venus pour soutenir la famille et dire non à ces violences, quel que soit le lieu de notre exercice », explique Nathalie, infirmière salariée venue de Franche-Comté.
Les marcheurs ont défilé en silence pendant près d’une heure jusqu’au centre de Strasbourg, où il se sont arrêtés devant une statue de Gandhi. « Nous allons mettre en œuvre des actions pour que vous puissiez tous et toutes travailler en sécurité en libéral, à l’hôpital et en clinique, a déclaré Marie-Hélène Gerber, présidente du conseil départemental de l’Ordre infirmier du Bas-Rhin. J’en fais mon combat. »
"Droit de retrait"
La fille de la victime a remercié les participants de la marche. « Vous faites un métier formidable, bon courage pour la suite », a lancé la jeune femme, très « touchée » par l’initiative lancée par l’Ordre et l’Union régionale des professionnels de santé (URPS).
La conseillère générale UDI du Bas-Rhin, Pascale Jurdant-Pfeiffer, a confié avoir voulu participer à la marche par « féminisme », le meurtrier présumé, l'un des patients de l'Idel, ayant expliqué son geste par un « dépit amoureux ». L'élue a également évoqué l’idée d’équiper les infirmières libérales subissant des menaces d’un bip de secours, un dispositif qui existe déjà pour les femmes victimes des violences de leur ex-conjoint.
Pour la vice-présidente de l’URPS, Marie-Claire Ruff, il n’existe pas de « solution miracle », mais il est nécessaire de « ne pas garder pour soi les menaces et d’exercer si nécessaire son droit de retrait ». Mireille Schmitt aurait été inquiète depuis plusieurs jours à cause du comportement du patient dont elle a été la victime.
Texte et photo: Véronique Hunsinger