Depuis début septembre, les étudiants en médecine des urgences du CHU de Limoges ont troqué leur blouse blanche contre une tenue qui permet aux patients de mieux les distinguer.
« Les patients voient beaucoup de monde en blouse blanche. Ils ne comprennent pas pourquoi on ne s'occupe pas d'eux, pourquoi ça ne va pas plus vite, constate Maïté Belacel, chargée de communication au CHU de Limoges. Les patients ne voient pas qu'il y a des étudiants qui sont là pour observer, pour compléter leurs connaissances et qu'ils n'ont pas la même marge de manœuvre que les diplômés. » Début septembre, les étudiants en médecine des urgences adulte ont donc troqué leur tenue immaculée pour une tunique bleue et un pantalon blanc. Objectif : permettre aux patients de mieux les distinguer.
« Méconnaissance du service »
Ce test, qui pourrait bien s'étendre aux étudiants en soins infirmiers s'il est concluant, s'intègre dans un vaste plan de communication destiné à lutter contre la violence aux urgences. En 2013, pour ce seul service, 17 agressions physiques et 12 agressions verbales ont été déclarées. Parce que « la méconnaissance du service » est bien souvent à l'origine des tensions, « l'idée est d'expliquer pour désamorcer les conflits », expose Maïté Belacel.
Outre ce changement de tenue, des affiches pédagogiques ont été placardées dans le service. Elles expliquent, par exemple, qu'un professionnel des urgences face à un écran ou au téléphone est bel et bien en train de soigner. « Nous allons également réaliser un film qui sera diffusé dans la salle d'attente pour expliquer qui fait quoi et le circuit : le prélèvement qui part au labo, c'est un délai incompressible », poursuit la chargée de communication.
Aveline Marques
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