Une manifestation organisée par la « convergence des hôpitaux en lutte contre l'hôstérité » a rassemblé plusieurs centaines de soignants et techniciens devant le ministère de la santé, ce matin.
Ce mardi 23 septembre, ils étaient près d'un millier à manifester devant le ministère de la Santé. Des IDE aux ambulanciers, en passant par les médecins et les personnels des services techniques, syndiqués ou non, ils représentaient l'EPSM de Caen, les établissements de l'AP-HP, les CH d'Angers, de Sarlat (24), de Lorient, les CHU de Besançon, d'Orléans ou encore le CHS de Blain (44). Tous souffrent des politiques d'austérité, des restructurations budgétaires et de tous leurs effets secondaires : sous-effectif, remise en cause des protocoles d'accord sur les 35 heures, réduction des RTT, rappel sur les jours de repos, fermetures de lits, urgences saturées, vétusté des locaux...
Une soixantaine d'établissements en assemblée générale
« Il est temps d'inverser la tendance », lance Olivier Mans, délégué Sud santé-sociaux à l'EPSM de Caen, l'établissement d'où est parti, en avril dernier, le mouvement intersyndical (Sud-CGT-Ufas) de « convergence des hôpitaux en lutte contre l'hôstérité », initiateur de la manifestation. « Ça faisait déjà un an qu'on était en lutte. On recevait beaucoup de messages de sympathie de toute la France. Les témoignages étaient concordants : les professionnels n'en peuvent plus et il y a une mise en danger du soin », raconte Olivier Mans.
Trois AG, réunissant des représentants d'une soixantaine d'établissements de santé, sont organisées et un appel à la manifestation est lancée. « Il n'y a pas un département de France où au moins un établissement -hôpital ou maison de retraite- a fait l'objet de mesures d'austérité ces deux dernières années, affirme le délégué Sud. Au CH Lisieux, par exemple, sur la dernière promotion d'Ifsi, ils n'ont embauché qu'un IDE. »
En grève depuis 114 jours
Plusieurs dizaines de soignants du groupe hospitalier psychiatrique Paul-Guiraud (Villejuif) ont rejoint l'avenue Duquene et entamé un chant des partisans revisité à l'attention de Marisol Touraine (vidéo ci-dessous). En grève « depuis 114 jours », ils protestent contre la suppression de 9,5 jours de RTT et la fin de la journée de 8 heures. « On nous considère comme des privilégiés parce qu'on veut travailler 35 heures, comme tout le monde. La journée de 7h36, on n'en veut pas ! », lance l'un d'entre eux au mégaphone.
VIDÉO: Le chant des partisans des soignants de Paul-Guiraud :
Une cinquantaine de manifestants sont venus du CHS du Rouvray, près de Rouen, « en soutien aux autres établissements, témoigne une IDE. Nous, on attend la publication d'un audit où il est question de supprimer des postes et des RTT ». Du CHU de Tours, ils sont une trentaine. « On est en plein dans un plan d'austérité, avec 41 fermetures de lits. Le 7 octobre, on va nous demander de voter sur un plan d'accompagnement des départs », rapporte Alex, plombier au CHU.
La "Convergence des hôpitaux en lutte contre l'hôstérité" réclame l'annulation de la dette des hôpitaux, l'abrogation de la loi HPST, la suppression de la tarification à l'activité, l'augmentation des salaires, la titularisation des contractuels et l'embauche de personnels. Une délégation a été reçue au ministère, avant la tenue d'une nouvelle AG à l'hôpital Cochin (AP-HP).
Aveline Marques
Retrouvez les photos de la manifestation sur la page Facebook de L'Infirmière magazine.