02/10/2014

Don du sang : les infirmières pourront bientôt réaliser l'entretien préalable

Une centaine de soignantes devraient être formées pour participer à cette expérience de l'Établissement français du sang (EFS), autorisée par un décret du 14 septembre.

À compter du 14 mars, des infirmières de l'EFS pourront mener les entretiens préalables au don du sang. « Il s'agit, pour l'heure, d'une expérimentation et non d'un déploiement complet, souligne Philippe Dupont, chef de projet entretien pré-don infirmier (EDPI) à l'EFS. Une centaine d'infirmières et 30 à 50 sites administratifs sont concernés. »

Les IDE qui souhaitent participer à ce dispositif doivent justifier de 3 ans d'expérience, au minimum, de l'activité de prélèvement et travailler au moins 24 heures hebdomadaires. « Une formation qui comprend 35 heures de théorie et une quarantaine d'heures de pratique sera dispensée aux infirmières retenues, poursuit Philippe Dupont. Elles participeront, notamment, à un certain nombre d'entretiens menés par le médecin, puis elles les dirigeront à leur tour en présence de ce dernier. »

Retard de la France

Lors de l'EDPI, l'infirmière a la possibilité de faire appel au médecin de collecte présent sur le site en cas de risque de contre-indication au don, lorsque la cause de celle-ci n'est pas comprise par le donneur ou à la demande de ce dernier. À noter que les entretiens des primo-donneurs seront toujours réalisés par le médecin.

Cette nouvelle disposition devrait permettre à la France de rattraper son retard en la matière. En effet, l'entretien pré-don est mené par du personnel non médical dans de nombreux pays depuis plusieurs années. « L'expérience montre que c'est faisable : les infirmières se sont révélées en capacité de mener les entretiens et les donneurs tout à fait d'accord », indique Philippe Dupont, en se référant à l'expérimentation menée en 2006-2007 dans trois régions pilotes françaises.

Valoriser le travail des infirmières

L'EDPI, qui fera l'objet d'une évaluation au bout de deux ans, a vocation à être pérennisé. Sa mise en place « permettra de valoriser le travail des infirmières, de spécialiser le médecin sur une activité médicale plus poussée et de renforcer la dimension collective du travail de collecte, insiste Philippe Dupont. L'idée n'est pas de réaliser des économies et nous ignorons si cela en générera. Grâce à l'EDPI, il nous sera plus facile de pourvoir nos collectes en infirmières et en médecins. »

En 2013, l'EFS a enregistré plus de 3 millions de candidatures au don et comptabilisait 1100 IDE en équivalent temps plein. L'EFS vise 200 000 EDPI sur 12 mois, soit 7 % des entretiens pré-dons.

Sophie Komaroff
Photo: © Gina Sanders - Fotolia.com

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