Une association de quartier vole au secours d’une infirmière libérale

Ce n’est pas la première fois que cela lui arrive. Mais, début septembre, en découvrant sa voiture recouverte de grosses pierres, qui ont percuté la vitre arrière et fait exploser la vitre avant côté passager alors qu’elle avait mis son caducée, Françoise a été exaspérée. Dans les colonnes du Parisien, la soignante s’insurge contre la situation, ne comprenant pas pourquoi ce sont toujours ceux qui ne comptent pas leurs heures pour soigner les habitants du quartier qui se font attaquer. Cette année, ses pneus ont été crevés à six reprises et, cet été, des œufs ont été jetés sur son pare-brise.

Appel aux dons

« On a eu vent de ce qui est arrivé à Françoise après avoir lu un article dans le journal », raconte Omar Dawson, coordinateur de l’association Grignywood, qui œuvre pour l’insertion sociale et professionnelle. L’association a pour habitude de vendre des t-shirts à son nom et de réaliser une petite marge sur les ventes, afin, notamment, de subventionner les projets des jeunes. « Cette fois-ci, on a décidé que la marge servirait au paiement de la franchise de la voiture de l’infirmière », fait-il savoir. L’association a donc fait un appel aux dons, via sa page Facebook, et une trentaine de personnes ont acheté les t-shirts. « On a pu rencontrer l’infirmière et lui remettre notre participation de 120 euros », indique-t-il.

Montrer l’exemple

« Il y a de moins en moins de professionnels de santé dans nos quartiers et les personnes les plus visibles sont les infirmières libérales, ajoute Omar Dawson. Alors, quand on a vu ce qui lui était arrivé, cela nous a attristés. » Symboliquement, l’association a voulu agir. « Notre action a une vertu pédagogique, souligne-t-il. Il fallait que l’on fasse quelque chose pour montrer que la majorité des gens soutiennent les professionnels de santé qui interviennent dans nos quartiers. En plus, en discutant avec l’infirmière, on a tous réalisé à l’association qu’elle était intervenue auprès de nos familles. » La soignante, touchée par la démarche mais gênée, aurait reversé la somme à une association.

Laure Martin
Photo: DR