Onze cas suspects ont fait l’objet de tests biologiques à ce jour; ils se sont tous révélés négatifs.
Les autorités sanitaires américaines ont confirmé, dimanche, la première infection par Ebola sur le sol des États-Unis chez une aide-soignante. Il s’agit du deuxième cas d’infection, hors d’Afrique, d’un professionnel de santé après l’aide-soignante de Madrid, dont l’état de santé s’est amélioré ce week-end. En France, la suspicion d’un cas d’infection d’Ebola à Bichat (AP-HP) a été écartée vendredi. « Il n’y a donc à ce jour aucun cas d’Ebola déclaré en France depuis la jeune infirmière de MSF », a annoncé à la presse la ministre de la Santé, en soulignant qu’onze cas avaient fait l’objet de tests biologiques, tous négatifs.
L’occasion pour Marisol Touraine de détailler le dispositif de prise en charge des cas suspects. Il est demandé aux personnes revenant, depuis moins de trois semaines, d’un pays où sévit actuellement l’épidémie et souffrant d’une fièvre supérieure à 38° d’appeler le 15 et ne pas se rendre aux urgences ou dans un cabinet de ville. C’est en effet le centre 15 qui analyse les cas, avec le soutien de l’Institut de veille sanitaire.
Les personnels « spécialement formés »
Les cas suspects sont orientés vers douze établissements : les CHU Bichat, Necker (AP-HP), l’hôpital d'instruction des armés Begin (Saint-Mandé) ainsi que les CHU de Lyon, Lille, Strasbourg, Marseille, Bordeaux, Rennes, Rouen, Nancy et de la Réunion. À ce jour, 23 lits dans des services de maladie infectieuse sont disponibles ainsi que 13 lits de réanimation afin que les patients puissent être soignés de manière sécurisée. « Les personnels de ces établissements ont été spécialement formés à l’utilisation d’équipements de protection renforcée ainsi que sur les conduites à tenir », a souligné Jean Debeaupuis, le directeur général de l’offre de soins, alors qu’en Espagne une polémique est rapidement apparue sur le manque de moyens des personnels, notamment en protection de base.
Et si un patient suspect se présente aux urgences, « les procédures de mises à l’isolement et de traçage de ses contacts seraient immédiatement enclenchées », a rappelé la ministre. À noter, enfin, l’ouverture depuis samedi d’un numéro vert pour informer le grand public (0 800 13 00 00) ainsi qu’au courant de la semaine d’un espace dédié sur le site web du ministère avec des informations pour le grand public et pour les professionnels de santé libéraux et hospitaliers.
216 professionnels de santé décédés
Quant à l’infirmière française de MSF, aujourd’hui hors de danger, qui a bénéficié d’un traitement expérimental (non précisé), Marisol Touraine a salué « son courage et son engagement ». La ministre a également souligné que parmi les personnels formés à l’hôpital Bégin pour prendre en charge l’infection Ebola, « il y a eu beaucoup plus de volontaires que nécessaire pour soigner la jeune infirmière ». En Afrique, ce sont 395 cas d’Ebola, dont 216 décès, qui sont à déplorer parmi les professionnels de santé.
Véronique Hunsinger
Photo: MSF/S.Cherkaoui