Au Salon infirmier, le ministère de la Santé a présenté son projet de décret, attendu pour Noël. Les 9.300 Ibode suivront une formation complémentaire de 49 heures.
Afin de répondre aux évolutions des soins et d'apporter une sécurité juridique aux actes réalisés par les infirmières de bloc opératoire (Ibode), le ministère de la Santé a mis au point un projet de décret visant à réformer ce métier.
Au cœur de cette mue, un ensemble de nouveaux actes qui seront confiés en exclusivité aux Ibode. Ils se répartissent en deux catégories : premièrement, des actes pouvant être réalisés par l'infirmière à condition qu'un médecin ou un chirurgien puisse intervenir à tout moment ; deuxièmement, des actes réalisés en présence et sous la responsabilité du médecin ou du chirurgien et qui consistent en une assistance technique à celui-ci.
Pas de revalorisation salariale
La première catégorie recouvre l'installation chirurgicale du patient, la mise en place et la fixation des drains et, enfin, la fermeture cutanée ou sous-cutanée. La seconde catégorie comprend, par exemple, l'aide à l'exposition et à l'aspiration peropératoire, ou encore l'aide aux sutures des organes ou vaisseaux. Cette assistance s'accomplira sur demande de l'opérateur, qui devra s'assurer de la capacité de l'Ibode qu'il fait intervenir.
« C'était une réforme très attendue par la profession », précise, en marge de la présentation du projet, Lætitia Faveraux, chargée de mission à la direction générale de l'offre de soins. L'objectif du ministère est de former l'ensemble des 9.300 Ibode à ces nouveaux actes en six ans à compter de la publication du texte, soit d'ici au 31 décembre 2020. La formation, obligatoire, sera intégrée au cursus initial. Son coût, estimé à 900 euros, sera pris en charge par les employeurs. D'une durée de 49 heures au total, avec un tiers de théorie et deux tiers de pratique, elle pourra être continue (en sept journées de sept heures) ou discontinue (mais étalée sur cinq mois maximum), et si besoin être réalisée sur le site - les écoles se déplaceront alors pour former dans les établissements de santé.
Le projet de décret, qui doit être examiné par le Conseil d’État d'ici à début décembre, ne prévoit cependant pas de revalorisation salariale. Le texte final est attendu pour Noël.
Charlie Vandekerkhove