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« Mon objectif n'est pas de mettre en compétition les professionnels »
Vaccination par les pharmaciens, réingénierie des formations paramédicales, négociations sur les soins de proximité... En marge du Salon infirmier, la ministre de la Santé, Marisol Touraine, a accepté de répondre aux questions qui font l'actualité infirmière. Voici les réponses qui nous ont été transmises.
Espaceinfirmier.fr : Le projet de loi de santé prévoit d'autoriser les pharmaciens à pratiquer la vaccination. Une mesure mal vécue par les infirmières, notamment libérales, qui attendent depuis plusieurs années un élargissement de leur droit à vacciner. Que leur répondez-vous?
Marisol Touraine : Il faut construire une réponse globale aux besoins des usagers, avec davantage de passerelles et de coordination entre les professionnels de santé. Notre objectif est de faire bouger les lignes pour dépasser les cloisonnements. Tout ce qui peut simplifier l’accès des Français aux moyens de rester en bonne santé doit être mis en œuvre. Ici, mon objectif n’est pas de mettre en compétition les professionnels les uns avec les autres, ou d’enlever aux uns l’activité qu’ils exercent pour la confier à d’autres. L’objectif est tout simplement d’améliorer la couverture vaccinale et de faciliter l’accès aux vaccins pour la partie de la population qui n’y a pas accès.
Je souhaite rappeler la disposition du projet de loi de santé sur « les pratiques avancées », qui intéresse directement les infirmières et qui permet d’élargir leur champ de compétences. J’ajoute que je reste attentive à ce qui se passe à l’étranger et plusieurs enseignements restent à tirer sur ce qu’il est possible de faire.
Onze associations de soignants vous ont écrit mi-octobre pour réclamer la reprise des travaux de réingénierie des formations paramédicales. Où en est-on?
Un engagement fort et répété du gouvernement a été pris avec Geneviève Fioraso [secrétaire d'État chargée de l'Enseignement supérieur et de la recherche, NDLR] sur la poursuite du processus LMD pour les professions paramédicales.
La réingéniérie des infirmières est aboutie. La première promotion des Iade, dont la formation a été universitarisée, est sortie il y a quelques jours. Les dernières conventions entre régions, universités et écoles sont en cours de signature. Concernant les formations d’Ibode et de puericultrices, elles seront réingénierées en même temps que les autres professions paramédicales sur la base des recommandations du rapport Igas-IGAENR qui m’a été rendu.
Hier, les syndicats de professionnels de santé libéraux ont rejeté le projet d'avenant concernant la rémunération des équipes sur les soins de proximité, jugeant les forfaits insuffisants. Comment vont aboutir ces négociations ?
Ces négociations constituent une nouveauté à la fois sur la méthode et sur le fond : sur la méthode, en mettant autour de la table 18 professions différentes, représentées par une quarantaine de syndicats, qui doivent trouver un accord - ensemble - avec l’assurance-maladie ; et sur le fond, il ne s’agit pas de rémunérer le professionnel pour un acte de soin mais pour le travail en équipe qu’il mène.
Il revient aux syndicats représentatifs de déterminer s’ils veulent ou non signer les projets d’accord. S’il n’y a pas de consensus syndical sur les modalités de la rémunération d’équipe, les objectifs sont aujourd’hui bien partagés entre les représentants des professionnels de santé. Nous verrons si une majorité de syndicats souhaite poursuivre la voie de la négociation ou si les blocages, malgré les sommes proposées (avec un forfait de coordination pouvant aller jusqu’à 150 euros), obligent l’assurance maladie à faire un constat de carence.
Photo: Faust Favart
Dans L'Infirmière libérale magazine du mois de décembre, la ministre évoquera la régulation de l'installation des infirmières en zones surdotées, l'exercice en maisons de santé et la réforme des professions réglementées.
Vidéo: Laurent Four, Jean-Marc Blanzat
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Les dernières réactions
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Dommage que la ministre n écoute d une seule oreille!!!
Elle dit ne pas vouloir mettre les professionnels en compétition c est pourtant ce qu elle fait .diviser pour mieux régner -
Proposer des mesures, comme ouvrir la vaccination aux pharmaciens, devraient aboutir après une étude pour connaitre les raisons de la non vaccination. selon ce que nos patients nous disent en grande majorité, ce n'est pas le manque de lieux de vaccination
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Marisol Touraine ou l'art de la langue de bois!! Vous affirmez ne pas vouloir mettre les professionnels en compétition pourtant c'est bien ce que vous faites en facturant le même soin (vaccination anti grippe) 11 euros pour les pharmaciens et un peu plus
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