Lettre ouverte, questionnaire en ligne, pétition.... La Fédération nationale des étudiants en soins infirmiers (Fnesi) entre en campagne pour une réforme de la gouvernance des Ifsi.
Cinq après la réforme LMD, les étudiants en soins infirmiers sont-ils effectivement devenus les acteurs de leur formation ? Non, répond la Fnesi, qui estime de nombre d'entre eux « sont brimés dans leurs Ifsi ». « Ils n’osent souvent pas s’exprimer et faire remonter certaines problématiques au cours de leur formation, ce qui engendre, parfois, des situations dramatiques et intolérables. »
À la vieille de son congrès national, qui se déroulera du 20 au 23 novembre à Nantes, l'association a donc lancé une campagne intitulée « Je veux que ma voix compte, réformons la gouvernance des Ifsi ». Une lettre ouverte a été adressée aux étudiants, qui sont, par ailleurs, invités à compléter un questionnaire en ligne sur leur vision de la place de l'ESI dans la formation. Une pétition sera envoyée aux ministères de l'Enseignement supérieur et de la Santé.
Sur le modèle hospitalier
La Fnesi entend faire évoluer le statut de l'étudiant. « Nous nous interrogeons sur sa place par rapport aux formateurs et aux professionnels, et sur la considération qu'il reçoit, indique Loïc Massardier, président de l'association. Nous souhaitons notamment un cadre serein pour les représentants étudiants, que ceux-ci soient davantage responsabilisés et non plus vus comme de simples délégués. »
La fédération dénonce également un schéma de gouvernance calqué sur le modèle hospitalier. « Les conseils pédagogique, de discipline et de vie étudiante sont consultatifs, déplore Loïc Massardier. Le directeur de l'institut reste seul maître des décisions. Les étudiants sont les premiers acteurs de la formation ; ils ont pourtant peu d'influence sur celle-ci et sur les décisions prises au sein des Ifsi. »
Vers un pilotage universitaire et territorial
Enfin, cette campagne vise une réforme de la formation elle-même. « Les Ifsi sont rattachés aux centres hospitaliers et n'ont ni synergie entre eux, ni pilotage territorial, martèle le président de la Fnesi. Nous avons intégré la formation "universitaire", mais ce n'est qu'un mot. La création d'un département infirmier au sein des universités permettrait une mutualisation des moyens, un pilotage de la formation, une réflexion sur la pédagogie à l'échelle territoriale et l'élaboration d'outils innovants. »
La Fnesi espère recueillir suffisamment de réponses ces prochaines semaines afin d'ouvrir des espaces de travail avec les représentants des établissements de santé, de l'Université, des formateurs, des directeurs d'instituts et des ministères pour une application des nouveaux textes à la rentrée 2015.
Sophie Komaroff
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