Consultation d'annonce, soins de supports... L'Association francophone pour les soins oncologiques de support (Afsos) pointe un manque d'information des patients.
Créée par le premier Plan cancer (2003-2007) puis généralisée par le second Plan (2009-2013), la consultation d'annonce n'aurait bénéficié qu'à 49% des patients. C'est l'un des constats dressés par le 2ème Baromètre des soins oncologiques de support, présenté par l'Afsos. Réalisé auprès de plus de 700 oncologues et près de 1600 patients, il met en évidence un « décalage de perception » : 98% des spécialistes affirment proposer systématiquement une consultation d'annonce... ce que confirment 55% des malades seulement. Avançant une « mauvaise compréhension » de ces derniers, le Dr Florian Scotté, oncologue à l'Hôpital européen Georges-Pompidou (AP-HP) et secrétaire général de l'Afsos, se demande néanmoins si cette consultation est «suffisamment disponible ».
Le rôle de l'infirmière d'annonce
L'accès aux soins de support, définis comme « l'ensemble des soins et soutiens nécessaires aux personnes malades tout au long de la maladie », semble également difficile. Alors que les oncologues affirment avoir proposé à 61% de leurs patients un soutien psychologique, seuls 31% d'entre eux déclarent en avoir bénéficié. Même discordance pour la consultation d'un nutritionniste (55% contre 40%) ou pour les soins esthétiques (42% contre 25%).
À peine un quart des patients (23%) ont déclaré qu'une infirmière d'annonce leur avait proposé des consultations de soins de support. Un rôle que ces dernières, chargées d'informer les patients sur tous les aspects du parcours de soins, n'auraient pas suffisamment investi, relève l'Afsos.
Dès le diagnostic
L'association déplore, enfin, que les traitements et soins de support, visant à lutter contre les effets secondaires (douleur, fatigue, anxiété, nausées et vomissements, chute des cheveux, lésions dermatologiques...) et à améliorer la qualité des vie des patients pendant et après la maladie, n'arrivent que tardivement dans la prise en charge : si 87% des médecins ont affirmé avoir proposé des traitements de support au stade palliatif, ils ne sont que 36% à l'avoir fait dès le diagnostic.
Pour Catherine Cerisey, blogueuse et patiente, il est impératif que les soignants parlent davantage des soins de support, « qui sont absolument essentiels pour les malades et qui vont devenir de plus en plus importants avec les nouvelles molécules car elles sont désormais administrées en ville et non plus à l'hôpital. Les patients vont être traités en ville avec un accès aux soins de support qui sera beaucoup moins facile. »
Aveline Marques
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