25/11/2014

Les soignants handicapés maintenus dans les services

Dans le secteur de l’hospitalisation privée, 81 % des travailleurs en situation de handicap sont ASH, aides-soignantes ou infirmières, révèle une enquête (1).

Ces salariés sont à 41 % des agents de service hospitalier, alors que la profession représente 10, 2 % de l’emploi dans l’ensemble de la branche sanitaire et sociale à but lucratif ; 27 % exercent comme aides-soignantes (21,7 % de l'effectif total) et seules 13 % sont infirmières (24,5 % de l'ensemble du personnel). L’âge moyen des travailleurs handicapés est de 46,1 ans. Sans surprise, ils exercent moins souvent à temps plein que l’ensemble des salariés de la branche : 57 %, contre 84 %.

Un taux légal de 6%

Le taux d’emploi de travailleurs handicapés dans la branche sanitaire et médico-sociale à but lucratif a progressé de 8,7 % entre 2009 et 2012, pour atteindre 4,86 %, encore loin des 6 % imposés par la législation. L’hospitalisation privée arrive derrière la fonction publique hospitalière (5,32 %), mais devant l’ensemble des entreprises privées (3,1 %).

La progression enregistrée est essentiellement liée au maintien dans l’emploi des salariés, plutôt qu’à un recrutement spécifique de personnes handicapées - une situation comparable à celle de la FPH. Ainsi, seul un tiers des établissements interrogés ont embauché, alors que 74 % ont mené des actions de maintien dans l’emploi. «Il y a peu d’embauches, mais une vraie implication dans l’adaptation de postes», note Jean Kuperholc, du cabinet de consultants JJK and Co, qui a réalisé l’étude pour l’Observatoire hospitalisation privée. Ce qui contribue sans doute à expliquer que 88 % des salariés handicapés ont une ancienneté dans leur établissement supérieure à 5 ans.
 
Changer le regard

L’enquête conclut à la nécessité de travailler sur les représentations du handicap dans l’univers du soin. “Il faudrait communiquer davantage sur le fait que les travailleurs handicapés du secteur sont souvent des soignants, alors que l’on n’imagine pas les recruter à ces postes, poursuit Jean Kuperholc. L’alternance est également à promouvoir dans cette perspective car les contrats d’apprentissage ou de professionnalisation sont un bon moyen pour les jeunes handicapés de se confronter au monde du travail, avec un accompagnement et tout en se formant. »

Sandra Mignot


1- L’étude intitulée "L’Emploi et la formation des travailleurs handicapés" a porté sur 2.515 établissements, représentant 88 % des effectifs totaux de la branche.

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